Le temps des Marguerites… à la folie ou pas du tout.
de Menka Nagrani et Richard Gaulin Avec Veronica Melis. Maison de la Culture Plateau Mont-Royal, 65 minutes. Spectacle du mercredi 23 avril 08.
Dynamisme, ouverture, sourire et un soin particulier aux personnes, aux créateurs, une énergie constante et un amour des arts et de la culture, à la Maison Plateau Mont-Royal, Joanne Germain, Agente culturelle, anime, rayonne et fait partager à toutes et tous, l’enthousiasme qui l’habite. C’est toujours un immense plaisir que de vivre un événement, un spectacle, une aventure, de découvrir une exposition, de chanter, d’écouter, avec d’autres heureux spectateurs, nos artistes dans la maison des arts du Plateau Mont-Royal. Esprit des ancêtres, esprits des divinités créatrices, esprit de la joie de créer, il y règne une ambiance favorable à l’expression, propice au bonheur de vire l’art.
Le spectacle débute, une démonstration de paix. Opéra de Faust, tragi-comique mais très sérieuse et efficace mise en scène de Richard Gaulin avec la chorégraphie et la direction artistique de Menka Nagrani. Ballet, coordination et merveilleuse intégration entre artistes, certains ayant des limitations, artistes en formation aux Muses de Cindy Schwartz. La belle et tonique Veronica Melis (Marguerite Actuelle qui ne veut, ne peut et demeure elle-même, jeunesse éternelle dans son cœur et dans la vie), occupe et brille sur scène. Danseuse chorégraphe et actrice de talent, elle joue en déployant cette souple et élégante tension et une expression qui s’enracine dans l’esprit de Bologne, les traditions de l’école italienne, sublime maîtrise d’un art vie qui donne une couleur de rêve à chacun de ses gestes. Elle a une force, une grâce et cet air léger, regard large et bercé d’amour du métier. Apanage rare des monstres sacrés des planches. Elle, Veronica Melis, enseigne à l’École nationale de théâtre du Canada ainsi qu’à l’École nationale de cirque. Heureux étudiants qui apprennent, cœur à cœur, directement de cette artiste pédagogue et généreux mentor.
Les autres partenaires sur la scène sans compter Méphistophélès joué par Nicolas Belle-Isle, sont élèves aux Muses : dans le rôle de Siebel (Jean-François Hupé), dans celui de Faust (l’ineffable et très naturel Michael Nimbley) et dans celui de Marguerite Opéra (Geneviève Morin-Dupont). Ils ont joué une œuvre composé en 1869 par Charles Gounod qui s’est inspiré de celle de Goethe. Faust, vieux docteur blasé, vend son âme au diable en échange de la jeunesse qui lui permet de faire la cour à la belle et très jeune Marguerite. Pas de performance opératique, des voix qui disent, qui chantent aussi au naturel, avec humour et une conviction charmante. Second et parfois troisième degrés, une quasi-dérision humaine et spirituelle. Pas un temps mort, nous sommes attentifs, nous sommes des spectateurs souriants, une salle de gens sérieux, devant cette belle démonstration en mouvement accompagnée de musique romantique. Tour de force des artistes associés [Lumières : David Desrochers, Scénographie : Julie Bourbonnais et Marie Bernard, Musiques : Charles Gounod extraits de l’opéra Faust et François Beausoleil musiques actuelles et montage, Violoncelle : Érich Kory, Régie de plateau : Kim Perrault, Assistante aux communications et à la production : Élodie Paternostre, Soutien technique : Maxime Berthiaume].