Archive pour la catégorie 'changement social'

Célébrer la diversité en 2009.

Mardi 17 mars 2009

Six anniversaires dans le foyer culturel de Montréal.

 

L’édition du 30e anniversaire du Festival International de Jazz de Montréal aura lieu du 30 juin au 12 juillet prochain. Un événement qui confirme l’Immense popularité de l’événement, chez nous, sur la scène internationale et partout sur la planète JAZZ.  Vingt-cinq ans du Cirque du soleil et de Vues d’Afrique, vingt-cinquième printemps du Centre OBORO, centre dédié à la production et à la présentation de l’art, des pratiques contemporaines et des nouveaux médias. Dixième anniversaire du MAI, Montréal arts interculturels, là où l’art traverse les frontières. Cinquième anniversaire de l’INM, Institut du nouveau monde. Telles sont, parmi les plus significatives célébrations au cœur de l’univers culturel basé à Montréal, les commémorations auxquelles nous sommes conviés.

 

Dans notre contexte montréalais de confection d’une métropole culturelle d’envergure, dans la mouvance des grandes aventures socioculturelles du Québec et du Canada et, surtout, dans la vague de métissage culturel universel que nous vivons, dans la foulée des énoncés visionnaires de Léopold Sédar Senghor qui a chanté le métissage culturel et la culture de l’universel, nous avons des motifs supplémentaires de nous réjouir.

 

Ces anniversaires exceptionnels par leur nature et heureusement conjecturels par leur concordance, nous offrent autant de moyens d’exprimer notre reconnaissance à ces institutions importantes au sein de notre espace culturel.

 

Le Festival International de Jazz de Montréal couronne trente années de joies, d’expansion et toute une série de rencontres artistiques, sociales, culturelles et musicales sous le signe de forums, de cercles de découvertes, de l’expression multidisciplinaire formelle et informelle d’un art fécondé par le métissages des cultures négro-africaines anciennes et du ferment de la modernité néo-américaine du Nord des siècles récents. Musique de technique et de rythmique, musique enracinée dans le socle de l’Afrique Mère et pourtant ouverte et sensible aux souffles de la créativité moderne et postmoderne, le Jazz est assis sur la diversité congénitale qui lui a donné ses lettres de noblesse. Événement de calibre mondial, le FIJM inscrit notre métropole au sommet de la courbe ultime des manifestations d’envergure universelle au sein de la planète de cette famille musicale. Hommages aux artisans et développeurs André Ménard, Alain Simard, Laurent Saulnier, Caroline Johnson, Joanne Bougie et Marie Pierre Blais.

 

Le Cirque du Soleil, devenu un des plus beaux, un des plus représentatifs parmi les fleurons de notre génie créatif et de nos rêves d’entreprenariat mondial, a digéré avec talent les atouts de la diversité et mis en relief les avantages de la diversité des expressions culturelles. Confectionné à partir de notre fibre québécoise le Cirque du Soleil s’est inscrit d’emblée dans une démarche métissée. Ses méthodes de développement des compétences, ses techniques de recrutement, de formation et de création, ses réalisations artistiques, technologiques et son mode de gestion des ressources humaines, lui ont permis d’offrir la palette la plus étendue, la plus diversifiée et la plus multidisciplinaire, dans presque tous les secteurs d’intervention du domaine de l’art du cirque. Hommages aux co-fondateurs : Guy Laliberté, Daniel Gauthier et Gaétan Morency.

 

Vues d’Afrique, fenêtre exclusive sur les productions, la cinématographie des Caraïbes et de l’Afrique mère. Une institution qui a forgé sa personnalité au diapason de Montréal, en français avec cette touche spéciale d’ouverture sur la différence. Ce vingt-cinquième devrait contribuer à une réorganisation et à l’envol de l’organisme vers la construction du demi siècle de son histoire.

 

OBORO, au coeur de notre métropole au 4001 rue Berri, à la convergence des secteurs culturels sur l’arc du Plateau Mont-Royal, dans la structure urbaine la plus identifiée à nos racines, propose l’oasis suprême de la diversité dans la création contemporaine. Espace démocratique et évolutif d’une rare intensité par sa démarche d’innovation et de promotion d’une culture de paix, lieu de résidence d’artistes, de respect des différences et d’expression intergénérationnelle, spirituelle des nouveaux médias, OBORO incarne l’espoir d’un art enraciné dans la communauté et ouvert sur le vaste monde de la passion et de la folie créatrice universelles. Hommages aux co-fondateurs : Su Schnee et Daniel Dion.

 

 

Le MAI (Montréal arts interculturels), le lieu de diffusion par excellence où les Montréalais, au 3680 Jeanne Mance, se reconnaissent et s’expriment face au public qui vibre de cette fierté de l’appartenance légitime la plus généreuse. Salle multidisciplinaire, salle polyvalente, espace café et lieu de résidence d’artistes, le MAI est une interface vivante de notre culture actuelle et future avec l’environnement cultuel national et international que nous nourrissons et qui nous alimente. Par la composition de son équipe dirigeante et opérationnelle, par la diversité des expressions artistiques qui s’y déploient et celle de ses publics, le MAI conjugue avec succès depuis dix ans la multidisciplinarité, la diversité et l’audace de la relève ou de la génération émergente des créatrices et des créateurs de Montréal et d’ailleurs. Hommages à une équipe hors pair : Régine Cadet, Philip Richard-Authier, Véronique Mompelat, Mariya Moneva, Zoë Chan, Guilaine Royer, Ibou Sow et Miruna Oana.

L’institut du nouveau Monde (INM), se définit comme un institut indépendant, non partisan, à but non lucratif, voué au renouvellement des idées et à l’animation des débats publics au Québec. Cette approche citoyenne met l’action de l’INM dans une perspective de justice sociale, dans le respect des valeurs démocratiques, et dans un esprit d’ouverture et d’innovation. Acteur local, national et international, dans l’univers de la francophonie, l’INM veut, selon ses propres termes : libérer la parole des citoyens et des citoyennes en dehors des circuits partisans, militants ou académiques en suscitant leur participation à des débats ouverts, des échanges, des dialogues, conférences et rendez-vous stratégiques sur les grands enjeux de notre temps. Hommages aux chefs de file : Michel Venne, Geneviève Baril, Stéphane Dubé, Miriam Fahmy.

Six anniversaires qui permettent de mieux mesurer la place centrale du développement culturel dans l’épanouissement économique de notre métropole, Montréal.




Yves Alavo

 

 

 

BAMBARA TRANS, UNE OASIS DE MONTRÉAL AU MONDE

Mercredi 9 juillet 2008

La fête est magique, la salle, le salon, la boîte mythique du Balattou, ce lundi 7 juillet 2008, 07-07-08, vibre d’intenses émotions et de larges souffles d’énergie sublime, le lancement, la musique du CD de Bambara Trans, KHALOUNA, exultent dans cette oasis virtuelle. Le peuple métis, les amoureux de l’Afrobeat, du reggae, de la fusion, d’une salsa Gnawa aux accords futuristes, flambent unis et divers. Sons des cuivres, guitares sorcières, voix harmonique et diachronique et voix rauque mélodique du maestro Khalil Abouabdelmajid, percussions nègres et suaves, sensuel saxophone et trombone mystérieux, c’est la consécration du groove supérieur. Musique actuelle et jaillie pour nos espoirs à naître.

Paroles de vie et en langues si humaines et si tendres aux oreilles, verbe qui chante et offre une généreuse énergie, une invitation au partage, une sonorité qui plante les nostalgies et ouvre des espaces de paix infinie. Les notes, les accents de rêve et les mélodies désertiques soignent nos âmes éternellement. Les voix sont chaleureuses, sensuelles et envoûtantes. Les productions Nuits d’Afrique, Musique Multi Montréal, comme une avancée pour la mise au monde des Productions Bambara Trans. Bravo.

Seconde après seconde, la danse des notes habite chacun, la danse des sons enveloppe les âmes et fait surgir l’esprit créatif. KHALOUNA. Procurez-vous le CD. Écoutez, vivez et partez en expédition intérieure avec la première aventure du disque Afrobambara. Onze minutes de voyage trans-créatif. Il s’agit de la vie, des actions qui portent à réfléchir. Pas d’analyse, des rythmes, des paroles en or, des sons rassembleurs, des interactions comme dans Hijab, chocs de sons et confrontation des sentiments, mélodies vertes et fortes qui explosent en un bouquet semblables à ceux des décors des palais anciens. La mer est présente rassurante, fusion profonde des musiques unies et progressives. Or des sons, argent des teintes, couleurs de cuivre, musique universelle qui attend son heure et qui va connaître la consécration mondiale. Allez, jouez musiciens de Bambara Trans, vous avez le monde à vous.

La pochette, l’habit du CD, design de Mehdi Benboubakeur : caravane urbaine dans un centre Montréalais aux ocres, sables et vents de passion, dit cette soif de vivre et de créer. Vive Bambara Trans.

 

Yves Alavo

EURO 2008 : VIVA ESPANA!

Dimanche 29 juin 2008

12 BUTS MARQUÉS EN SIX MATCHES CONTRE TROIS ENCAISSÉS, tel est le palmarès de l’équipe invaincue de cette 13e coupe d’Europe des Nations européennes (UEFA). Sept des buts l’ont été face à la Russie, équipe du même groupe qui a réussi à se qualifier pour les demi-finales. Depuis 1964, les Espagnols n’ont réussi à décrocher aucun titre européen comme nation du foot. Cette finale est leur planche de lumière pour rétablir leur honneur. Ils sont classés au 4e rang par la FIFA, dans le concert des grandes nations du football mondial et 2e en Europe.

Attaques, contre-attaques des Espagnols, trois tirs au but dont deux têtes de José Sanz Fernando Torres, attaquant de pointe, titulaire de Liverpool et du signe astrologique du bélier (24 ans, né le 20 mars 1984) fer de lance de la Sélection nationale ibérique. L’Espagne domine ce début de match sans marquer. Les Allemands frappent, font des fautes, surtout leur capitaine Michael Ballack qui distribue coup de pied après coup de pied sans recevoir ni avertissement verbal, ni carton jaune de la part de l’arbitre.

Au tournant des trente minutes les Espagnols envoient encore, par Fàbregas un boulet vers Lehman qui n’a cessé d’être occupé durant cette première demi heure. Un quatrième coup franc causé par un coup de pied en l’air de Ballack, les ibériques dominent, ils sont souvent poussé au sol et enfin 33e minute, Fernando Torres marque en contre, le jeune homme de 24 ans ouvre le score. Justice. Le roi Juan Carlos est heureux. Belle manière face au coup de pied du gardien allemand qui est sorti tacler durement El Nino. Prouesse de technique et de rapidité qui axe cette équipe sur la rampe de la gloire. Gloire méritée, espoir de toute une péninsule où vivent près de 45 millions d’Espagnols euphoriques prêts, au coup de sifflet final, à laisser exploser leur joie, leur énergie, leur amour de la mélodie footballistique, jouée comme une farandole et un Flamenco héroïque, andalou et universel. Toutes et tous, les enfants de la révolution et du socialisme nouveau de José Luis Zapatero, chantaient en cÅ“ur les mots de Federico Garcia Lorca «C’est notre heure. Nous devons être jeunes et vaincre.»- extrait de Entrevista

Tirs sur tirs au but, coup de tête des Allemand contre Xabi Alonso et Silva, provocations et insultes. Aragones fait entrer des remplaçants et les Allemands perdent les nerfs. Coup franc pour l’Espagne et coup dans les bras de Lehman (gardien de l’Allemagne) par Sergio Ramos. Iniesta remporte une touche et les arbitres favorisent encore les Allemands. Ballack perd une balle et Cazorla a failli faire une passe de but à Torres. Ramos occasionne un coup franc dans l’entrée gauche de la surface de Cassilas et un coup franc de Fringes, l’Irano-Allemand Kurany en profite pour descendre un joueur espagnol, coup franc. Le match se développe, domination spatiale, maîtrise technique, gestion du temps et accélérations constantes, les joueurs ibériques planent sur le terrain de Vienne.

72e minute, 85e minute, tant de fautes et tant de fautes des Allemands, un autre coup franc que F.Villa et Hernandez tirent, rien. Les Espagnols dominent sans marquer, les Allemands attendent pour voler le match. Hors-jeu, astuces et antijeu. Touche de part de Puyol, le fol Kurany fait une autre faute sur Marcos Senna, un coup si évident que l’arbitre lui donne un carton jaune. Il reste 5 minutes avec les arrêts de jeu. L’Espagne perd de nombreuses balles. Ballack va perdre une 5e finale… Ballack insulte l’arbitre, un coup franc de plus pour les Espagnols. Les dernières minutes défilent et la gloire est au bout des efforts et de la magnanimité castellane. Viva Espana, la Coupe est dans les mains du gardien Casillas, capitaine valeureux qui remporte aussi le trophée du cerbère le plus constant de l’Europe, consécration totale pour ces artistes qui ont joué comme des artisans : respiration, ouverture, génie collectif et effort joyeux.

C’est un Marius Trésor ou encore un Amadou Tigana qui auraient pu être sur cette tribune du stade de Vienne avec Michel Platini et remettre la coupe et les médailles aux finalistes et aux vainqueurs. Mais, encore bien du chemin à construire en matière d’équité dans les instances internationales du sport où la représentativité est vraiment lacunaire.

Yves ALAVO.

Les héros de cette finale :Sans le meilleur buteur de la compétition le numéro 7 David Villa, 4 buts1 Iker Casillas »Gardien4 Carlos Marchena »Défenseur5 Carles Puyol »Défenseur11 Joan Capdevila »Défenseur15 Sergio Ramos »Défenseur6 Andrés Iniesta »Défenseur8 Xavi Hernández »Milieu10 Cesc Fàbregas » M Milieu12 Santi Cazorla »Milieu14 Xabi Alonso »Milieu19 Marcos Senna »Milieu9 Fernando Torres »Attaquant, 16 Sergio García »Attaquant, 17 Daniel Güiza »Attaquant.

EURO 2008 : TURQUIE-ESPAGNE, FORCE MORALE ET PASSION DU FOOT.

Dimanche 22 juin 2008

Deux équipes sortent du lot, l’une par sa force morale, sa cohésion, sa discipline enthousiaste, la Turquie; l’autre, passion, classe, haute technique et équilibre, l’Espagne.

À première vue, la compétition en cours est celle du renouveau, d’un changement de la garde avec la musique et

la détermination Alaturka, un ouragan plein d’intelligence et de talent. Mais aussi avec Espana Nueva la force tranquille, maîtrise stratégique et tactique, précision technique et occupation scientifique de l’espace, économie de l’énergie physique réussie grâce à une condition irréprochable : complémentarité des lignes et mise au service du collectif des spécialisations individuelles. Les deux autres équipes la Russe et l’Allemande pourraient servir de faire valoir, même si la vague slave, jeune, rapide et disciplinée représente, malgré sa défaite face aux protégés de Luis Aragones (1-4) lors des 1/8e de finales, une raison de fierté.

Froidement quand nous regardons les quatre groupes de base de cette 13e édition de l’Euro, dont la première édition a eu lieu en 1960, un seul groupe n’a aucun représentant aux ½ finales, les groupe C de la France et de l’Italie où se sont illustrés les néerlandais de Van Basten, sortis par les Russes (3-1), la Turquie représente le Groupe A, l’.Allemagne le B et les deux premiers du groupe D Espagne et Russie se atteignent le carré d’AS. Cette évolution des équipes nationales permet de circonscrire les tendances modernes du football qui sont paradoxales, l’absence de l’Angleterre alors que trois sur quatre des clubs ½ finalistes de la Coupe des Champions sont issus du football britannique, en est une illustration forte. Les forces orientales surgissent Allemagne-Turquie et Russie, alors que la fantaisie et l’imagination créatrice des sudistes (berbéro-andalou ou afro-méditerranéens) se distinguent avec brio au sein du concert des virtuoses du ballon rond européen.

En 2000, c’est l’équipe de France de Zinedine ZIDANE, alors championne du monde qui remporte la palme européenne et réussit l’inégalé pari de mériter, dans la suite historique la palme d’or mondiale et le trophée européen. 2004 voit une équipe soudée et forte d’un jeu collectif sobre et efficace, dont les joueurs jouaient ensemble depuis plusieurs années, devenir championne des Nations européennes :

la Grèce.

Nous vivons aujourd’hui une rupture sans précédent, à la fois valorisation du jeu créatif et confirmation de la prédominance du football technique et inspiré tel qu’il se vit majoritairement en Afrique et en Amérique du Sud, ainsi que la confirmation de l’importance de la qualité collective du jeu : synchronisation des flux énergétiques individuels selon des phases de jeu et le tempo collectif, harmonisation et adaptation techniques, tactiques et stratégiques face aux réactions adverses. Dans cette optique, les gardiens de but (Volkan Demirel, Recber Rustu pour la Turquie et Iker Casillas pour l’Espagne) ainsi que les joueurs de champ (attaquants David Villa meilleur buteur de l’Euro 2008 et Nihat Kahveci, pour la Turquie blessé face aux Croates, donc absent lors des ½ finales) se sont illustrés de manière exceptionnelle réalisant des exploits sportifs de très haut niveau qui ont pesé directement sur le score et sur les actifs et la fiducie footballistiques de l’EURO 2008.

Yves ALAVO.

Les douze premiers vainqueurs de la Coupe d’Europe des Nations : 1960 URSS, 1964 Espagne, 1968 Italie, 1972 Allemagne, 1976 Tchécoslovaquie, 1980 Allemagne, 1984 France, 1988 Pays-Bas, 1992 Danemark, 1996 Allemagne, 2000 France, 2004 Grèce.

EXIL ET DESTIN

Lundi 16 juin 2008

Dire ces mots qui traduisent la dynamique sans cesse mouvante de l’exil culturel et total.

Exil de soi et soi-même en absence de soi.

Exil de sa culture, toujours vivante et fertile, puissante et fière.

Exil du cœur jamais parti et pourtant orphelin.

Exil de l’âme, errante et toujours solidement enracinée.

Exil des esprits, vagues, souvent obsessifs, parfois pacifiques.

Exil de l’énergie, diffuse, envahissante, jamais anéantie, force première qui propulse chacun vers un destin nouveau.

Destin mystérieux, voyage au cœur du rêve et de la passion.

Destin mystique, contemplation sur la cime des cœurs et folle extase.

Destin à construire, destin à inventer, destin nouveau et antique relique des mémoires multiples qui hantent l’exilé.

BERNARDIN, CARDINAL GANTIN, EST MORT

Mercredi 21 mai 2008

Il était le premier évêque africain à accéder à cette distinction. L’itinéraire de Bernardin Gantin au sein de l’Église catholique romaine a été exceptionnel. De son ordination comme prêtre le 14 juillet 1951, à sa disparition à Paris le l3 mai dernier, à l’âge de 86 ans, le prélat béninois a occupé de hautes fonctions qu’il a assumées avec humilité. Consacré évêque en 1957 (le plus jeune de l’histoire ecclésiale il avait 35 ans), Bernardin Gantin est nommé archevêque de Cotonou le 5 janvier 1960 (à 38 ans) le premier archevêque élu de toute l’Afrique, poste qu’il occupe pendant 11 ans. Président de

la Conférence épiscopale régionale d’Afrique de l’Ouest, il est appelé en 1971 (à 49 ans) à Rome par le Pape Paul VI à l’actuelle Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Il est nommé cardinal par le Pape Paul VI (en même temps que Joseph Ratzinger, le futur Pape Benoît XVI) lors du consistoire du 27 juin 1977 (à 55 ans). En 1978 à la mort du Pape Jean-Paul Ier il est considéré comme un des papabiles (c’est-à-dire favoris pour succéder au Pape défunt lors du Conclave). Si de notre vivant un humain né de l’Afrique eût pu devenir le Pape venu de ce continent-mère, c’est bien lui, Bernardin, Cardinal Gantin.

Cet homme qui a assumé les plus hautes charges au sommet de la hiérarchie de l’Église catholique actuelle, vient de la famille royale d’Abomey (Bénin, ex-Dahomey), prince de sang il est devenu prince de l’Église. Il a été le seul africain de notre histoire contemporaine à incarner ce que peut vivre de fierté et de reconnaissance un continent dans sa totale identité et dans sa contribution et sa présence au monde.

Respecté et craint pour son intelligence et sa grande autorité intellectuelle et spirituelle, mais aussi admiré pour son génie à agir avec souplesse comme un immense pasteur qui protège les siens et aussi à savoir prendre des décisions et mettre en œuvre de grands projets avec fermeté, donnant ainsi plein sens à son nom qui en langue Fon veut dire Gan « fer » Tin « arbre », savant métissage d’ouverture et de compréhension, de fidélité aux principes de l’Église et de complicité avec les cultures, les particularités ancestrales propres aux peuples qui composent la grande famille des croyants.

A Cotonou, certains l’appelaient « le sage dans la tempête » ou encore « la lumineuse intelligence chrétienne ». Ceux qui ont connu Bernardin Gantin louent son incroyable mémoire, sa délicatesse légendaire et son humilité. Après trente ans de cardinalat, cette figure de l’Église catholique devrait finir ses jours à Rome, avec les honneurs dus à son rang. Cependant, en 2002, il a préféré rentrer chez lui « comme un missionnaire romain en Afrique ». Solide comme un roc, cet homme à l’allure sportive a conservé, en près de soixante-dix ans de vie active, au service de la communauté des croyants de tous horizons et plus spécialement de la foi catholique, une énergie, un sens critique permanent, une curiosité intellectuelle et un optimisme généreux sans faille.

« Je suis revenu ici à Cotonou en 2002. Et j’ai fait ce choix pour prier, pour aider de ma présence et de ma prière les évêques de mon pays », disait-il souvent aux journalistes du monde qui l’interrogeaient sur les difficultés de la pratique religieuse sur le continent africain dans un contexte où l’Islam et les sectes semblent progresser : « J’ai vécu hors de mon continent pendant trente et un ans. Pendant cette période l’Afrique n’est pas restée immobile. Il faut dire, pour être juste, qu’il y a eu une amélioration des conditions de vie moyennes. Cela, il faut le reconnaître. Et de cela nous rendons grâce au Seigneur».

À propos des mécanismes et des termes de l’échange entre pays plus riches et de nombreux États africains, notamment en ce qui concerne l’acheminement de l’aide dans les cas de crises, la réponse du cardinal est directe : « Mais je crois malgré tout que la voie la plus efficace est celle des Églises, ne serait-ce que parce que, dans ce cas, il est plus facile de contrôler et de vérifier que les biens vont effectivement à ceux à qui ils sont destinés et qu’ils ne servent pas à entretenir l’odieux mécanisme de la corruption. Car la corruption est malheureusement très développée sur notre continent ». Mon grand oncle a vraiment vécu dans la simplicité des moyens, sans chercher à accumuler quelque richesse et ses derniers mots, répondant à quelqu’un qui avait vu sa vie modeste au pays, ont été : « Matériellement, je n’ai plus rien. C’est mieux ainsi! Cette pauvreté matérielle m’aide à mieux vivre la pauvreté spirituelle, ce détachement indispensable à la disponibilité du cœur et de l’esprit pour l’essentiel ».

Quelques dates :

8 mai 1922 : Naissance à Cotonou (ex-Dahomey, aujourd’hui Bénin)

1936 : Entrée au séminaire

14 juillet 1951 : Ordonné prêtre à 29 ans Dès 1956 : À 34 ans, Pie XII le nomme évêque coadjuteur de Cotonou.

1959 : Archevêque de Cotonou (à 37 ans)

1960 : Le premier archevêque métropolitain (38 ans) de toute l’Afrique, Président de la Conférence épiscopale d’Afrique occidentale francophone (Cerao)

1962-1965 : Participant du concile Vatican II, sous sa sainteté Jean XXIII, il a 40 ans.

1971 : Paul VI le nomme à Rome à la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, il a 49 ans.

27 juin 1977 : Le pape Paul VI, le crée Cardinal (à 55 ans) lors du Consistoire, en même temps que le Cardinal Joseph Ratzinger, futur Benoît XVI.

1978 : Mort de Jean-Paul Ier le cardinal Gantin est considéré comme un Papabile. Il a 56 ans.

Le 8 avril 1984 : Le Pape Jean-Paul II le nomme Préfet de la congrégation des évêques au Vatican (62 ans).

1993 : Doyen du collège des cardinaux (à 71 ans).

2005 : Il participe au Conclave, mais sans droit de vote car il atteint le limite d’âge, il a alors 83 ans.

8 mai 2008 : Il a 86 ans.

13 mai 2008 : Décès à Paris. Il a 86 ans.

En conclusion : Sous la responsabilité de monsieur l’Abbé Jean Clotaire Bocco, originaire du Bénin, plusieurs prêtres ont concélébré une messe en hommage au Cardinal Bernardin Gantin, dimanche 25 mai 2008, à 17 h 00 en l’église Saint-Germain d’Outremont.

La troupe de théâtre Art Neuf

Mardi 13 mai 2008

Le rêve d’Alvaro, un texte d’Eudes Labrusse, dimanche 20 avril 08 Au Centre culturel Calixa Lavallée. Sous la houlette du metteur en scène Robert Maurac, onze artistes, acteurs et actrices ont joué en moyenne deux ou trois rôles différents, durant plus de deux heures, au cours de cinq représentations, dans un décor fantastique et vêtus de costumes adaptés aux situations parfois rococo. Spectacle actuel sur les abus de pouvoir, les trafics de tous genres et cette fameuse et intempestive omniprésence des médias sensationnalistes, imprimés ou électroniques. Des situations de corruption, d’exploitation via les pratiques des supranationales qui règnent sur la planète. Les pays du Sud, les populations les plus vulnérables sont à la merci de tous les truands : trafic d’armes, trafic d’influences, trafic de drogue, trafic des vies, trafic des corps, trafic des esprits, trafic des cultures, trafic des nouvelles, trafic des inventions, trafic des profits et excès des profits, tout pour le pouvoir et tout pour l’argent. La terre se meurt où allons-nous? La terre se meurt, que faites-vous? Le refrain est repris en chœur de mille et une façons. Métaphore de nos désirs communs de sauver notre terre, mère. Souvent au cours de la pièce des chœurs, des voix à l’unisson se font entendre comme pour dire le besoin de solidarité face aux fanatiques de la terreur, terreur des riches et des puissants sur les âmes pures, comme celle du jeune Alvaro qui part avec son lama à la recherche de la plus belle femme du monde. Cette étoile va choisir le berger montagnard humble et pauvre, préféré au richissime propriétaire des mines et un peu genre Sylvio Berlus…, tenant des horaires impossibles, servis par mille adjoints qui s’occupent de tout sauf de l’âme. Avec 15 productions présentées depuis 1993,

la Troupe Art Neuf est un joyau. Preuve, le Prix d’interprétation du Festival de théâtre amateur de Montréal gagné en 2004 avec les Femmes jalouses de Goldoni et celui de la mise en scène du même Festival, remporté en 2006 avec Pygmalion de Georges B. Show. Notons que le directeur de la troupe Robert Maurac a reçu le prix Paul Buissonneau en 2006, qui souligne sa contribution au développement du théâtre amateur montréalais. Distribution : Pierre Audette (aussi musique originale et guitare électrique), un acteur total qui, à l’instar de l’authentique « bélier » se donne avec générosité du début à la fin, Daniel Boudrias, Christophe Camart, Pierre-Édouard Chomette, Johanne Dufour, Paule Gilbert, Nathalie Labbé, Diane Leprohon, Gérald Morin, Mike Muchnik, Élisabeth Rivest. Équipe technique : Robert Maurac (mise en scène), Pierre Savoie (conception des éclairages), Ginette Trudel et Diane Leprohon (décors et costumes), Marie-Claude Boudreault (son), coaching musical (Julie Beaulieu), Affiche (Dominique Tremblay) et Programme (Nans Bortuzzo).

LA FONDATION DEVELOPMENT GATEWAY : réduire la pauvreté dans le monde

Mercredi 27 février 2008

Bienvenue sur le portail de ressources en ligne de

la Development Gateway Foundation. Ce portail propose de l’information sur le développement humain et des services de partage de connaissances à l’échelle mondiale. Les outils de ce site Internet mettent en réseau des hommes, des femmes et des organisations qui travaillent à travers le monde sur des thématiques liées à l’amélioration des conditions de vie dans les pays en voie de développement.

Pour le moment les services suivants sont disponibles en français:

  • Interface de navigation du site dgCommunities, du texte introductif et des ressources contribuées par les membres. Vous pouvez trier les ressources des dgCommunities par langue si vous le souhaitez.
  • Interface de navigation du service dgMarket, recherche et classification des appels d’offres par langue.
  • Disponibilité des fiches documentaires de DGF sur le site de l’organisation.
  • Outils d’information. Partenariats. Efficacité de l’aide au développement.

DGF est une organisation internationale à but non lucratif dont la mission est de réduire la pauvreté et de favoriser les changements dans les pays en voie de développement à travers l’utilisation des technologies de l’information.

Pour se faire, DGF fournit des plateformes Internet permettant de rendre plus efficace l’aide au développement et ses initiatives associées à travers le monde. Nous focalisons nos ressources dans trois domaines où même les petits investissements dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) peuvent faire une grande différence.

La Candidature du Sénateur démocrate Barack OBAMA, vainqueur en IOWA et en CAROLINE DU SUD

Dimanche 27 janvier 2008

Ce sont, pour la première fois, des milliers de jeunes entre 18 et 29 ans, des centaines de milliers de citoyennes et citoyens de toutes les catégories sociales, issus des communautés absentes de l’échiquier public, des millions d’Américains qui se sont inscrits afin de prendre part aux votes des caucus démocrates. Les primaires cette année ont pris, grâce à la présence et au tonus apporté par la candidature de Barack Obama et à son projet de renouveau social et de refondation de la Nation étatsunienne, les primaires sont devenues cette année un exercice citoyen de participation et d’engagement pour le changement total des pratiques politiques.

 

Depuis le vote dans l’IOWA le 8 janvier 2008 à celui de samedi dernier 26 janvier dans la Caroline du Sud, les appuis de l’ex candidat démocrate John Kerry, celui des Kennedy. Caroline et le Sénateur Edward Kennedy, les appels des syndicalistes, la campagne de Barack Obama s’enracine dans l’Amérique profonde. Le Sénateur de l’Illinois rallie autour de lui les grands chefs de file patriotes et de nombreux professionnels des secteurs publics, mais aussi et surtout tant d’Américains ordinaires qui jusqu’ici détestaient les politiques et les politiciens.

 

 

Barack Obama, avec une décennie de service public à son actif, d’abord comme élu de son État et ensuite comme élu fédéral, membre du Sénat, a créé un mouvement puissant de changement basé sur les convictions profondes de justice, de détermination à croire que l’action civique collective est payante, à inviter tous, sans étiquettes ou caractéristiques particulières à prendre part au processus politique à la base. Près d’un million de nouveaux électeurs viennent de votre au sein des caucus démocrates, dont près du tiers sont des jeunes et un autre tiers classé parmi les indépendants ou les ex-républicains, démarche accomplie avec fierté et enthousiasme reconnaissant qu’un candidat de la stature de Barck Obama représentait la figure la plus solide capable de rassembler toutes les couches de la population, toutes origines sociales, culturelles, des milieux et niveaux économiques les plus divers, un candidat qui crée l’espoir, motive et conduit à l’engagement social et responsable, donne confiance en soi en sa capacité de changer le présent et d’agir en fonction des défis du futur.

 

Son rôle de confectionneur d’une nouvelle vision mobilisatrice, responsable et éthiquement solide pour recréer le rêve, incarner l’espoir et faire renaître un idéal qui dépasse les frontières d’un pays, irradie l’esprit des uns et des autres et génère une énergie nouvelle, Barack Obama l’invente avec une force telle qu’il entraîne à sa suite la fameuse majorité silencieuse. Cet ouragan qui porte un espoir fulgurant de changement, c’est déjà une victoire même si celle qui est le but ultime de la campagne, pourrait ne pas advenir. Si la Convention démocrate en août 2008, le désignait comme candidat, en considérant que les résultats du 5 février 2008 imposaient ce choix, alors ce ne sont pas seulement les États-Unis qui changeront mais ce vent de changement se fera sentir jusque chez nous.