Archive pour la catégorie 'Identité'

MONTRÉAL VIRTUEL ET PLUS QUE RÉEL. MOHAMMED AZIZ

Lundi 17 août 2009

DÉCOUVREZ

 http://www.mohammedaziz.com/

 Le photographe de l’imaginaire et virtuose de la virtualité.  Un artiste au talent sublime qui a la folie de sa ville, Montréal.  Jamais Montréal n’a été aussi bien célébré.  Découvrez, visitez et vivez la ville en couleurs et en action.  Partout, ici pour les amoureux de Montréal, les passionnés de Montréal, les vrais acteurs de la ville.  Ailleurs au monde, les esprits créatifs et toute la dynamique globale du développement urbain total, les artistes du réel et de l’imaginaire, les spécialistes du développement durable, les philosophes d’un art nouveau et immédiat, conjuguent leur vision que Mohammed Aziz a mis en forme :

MOHAMMED AZIZ :

  Mohammed AZIZ

 

D’où je viens? Où je vais? Le voyage importe peu, pourvu que l’horizon soit vaste…

Natif de la ville d’Annaba en Algérie,  Mohammed AZIZ, diplômé de l’École nationale des Beaux-arts et des Arts appliqués à l’industrie à Bourges (France) se spécialise en publicité et exerce comme graphiste dans un studio de publicité à Paris.

Il rentre en Algérie où il est nommé chef de division publicitaire au Ministère de

la Jeunesse et des Sports.   Il s’occupe notamment de la conception du sigle, des couleurs officielles, des pictogrammes, des affiches,  des timbres-poste, des brochures, des prospectus des IIIème Jeux Africains d’Alger.  Il a supervisé durant quatre ans les travaux d’imprimerie à Alger et à Genova (Italie) dans le cadre des VIIème Jeux Méditerranéens d’Alger, des Ier Jeux Sportifs Nationaux, des IIIème Championnats Africains de hand-ball d’Alger et ainsi que des IIIème Jeux Africains d’Alger.

Son talent fut honoré par le Comité International Olympique (CIO) et le gouvernement algérien pour la création des pictogrammes des IIIème Jeux Africains, pour lesquels il s’était inspiré du le patrimoine algérien des fresques du Tassili-n-Ajjer (Peintures rupestres du Sahara algérien). 

Mohammed AZIZ, toujours en quête de nouveaux défis, complète un certificat en photographie à Liège en Belgique, s’installe à Montréal et y exerce en conception graphique, réalisation de maquettes et montages de manuels puis lance sa propre compagnie BAT Design.

Depuis, il se spécialise en traitement de l’image.  Il collabore entre autres avec des magazines prestigieux  tels Décormag, Santé, Le Bel Âge et Son Hi-Fi Vidéo.

Passionné de nouvelles technologies, il adopte la photo numérique.  Aujourd’hui riche de son expérience sur les continents africain, européen et nord américain, il partage son temps entre la création graphique, la peinture et les prises de vues où il se spécialise

en montages QuickTime Virtual Reality sphériques.

 

 

  Contact : Par courriel : aziz@montrealenimages.com

 • par téléphone : 514 572-7193

© 2009 Montréal en images  

 

               

D’où je viens? Où je vais? Le voyage importe peu, pourvu que l’horizon soit  vaste…Natif de la ville d’Annaba en Algérie,
Mohammed AZIZ, diplômé de l’École nationale des Beaux-arts et des Arts appliqués à l’industrie à Bourges (France)
se spécialise en publicité et exerce comme graphiste dans un studio de publicité à Paris.
Il rentre en Algérie où il est nommé chef de division publicitaire au Ministère de la Jeunesse et des Sports.
Il s’occupe notamment de la conception du sigle, des couleurs officielles, des pictogrammes, des affiches,
des timbres-poste, des brochures, des prospectus des IIIèmes Jeux Africains d’Alger.
Il a supervisé durant quatre ans les travaux d’imprimerie à Alger et à Genova (Italie) dans le cadre
des VIIèmes Jeux Méditerranéens d’Alger, des Iers Jeux Sportifs Nationaux,
des IIIèmes Championnats Africains de hand-ball d’Alger et ainsi que des IIIèmes Jeux Africains d’Alger.
Son talent fut honoré par le Comité International Olympique (CIO) et le gouvernement algérien pour la création
des pictogrammes des IIIèmes Jeux Africains, pour lesquels il s’était inspiré dans le patrimoine algérien
des fresques du Tassili-n-Ajjer (Peintures rupestres du Sahara algérien).
Mohammed AZIZ, toujours en quête de nouveaux défis, complète un certificat en photographie à Liège en Belgique, s’installe à Montréal et y exerce en conception graphique, réalisation de maquettes et montages de manuels
puis lance sa propre compagnie BAT Design.
Depuis, il se spécialise en traitement de l’image. Il collabore entre autres avec des magazines prestigieux
tel Décormag, Santé, Le Bel Âge et Son Hi-Fi Vidéo.
Passionné de nouvelles technologies, il adopte la photo numérique.
Aujourd’hui riche de son expérience sur les continents africain, européen et nord américain,
il partage son temps entre la création graphique, la peinture et les prises de vues où il se spécialise
en montages QuickTime Virtual Reality sphériques.
 

© Copyright Mohammed Aziz - Tous droits réservés

de nouvelles visites virtuelles sur
www.montrealenimages.com

http://www.montrealenimages.com/05_Montreal/Virtuelles_05/Virtuelles_05.html

Bolt, or et record !

Dimanche 16 août 2009

Du Journal l’Équipe       Usain Bolt est devenu champion du monde du 100m dimanche à Berlin, écrasant son propre record du monde (9”58). Tyson Gay (9”71) et Asafa Powell (9”84) complètent le podium.

 Un an qu’on attendait ça. Que Usain Bolt fasse mieux que sa démonstration aux Jeux Olympiques de Pékin où il avait ouvert une nouvelle ère au 100m. Et bien, il l’a fait. Le dimanche 16 août sur la piste bleue de Berlin. Pas de relâchement à l’arrivée, pas de one-man-show comme en Chine mais un record du monde astronomique déjà pulvérisé (9”58). Usain Bolt a maîtrisé la course de bout en bout : un bon départ, un passage en tête quasi immédiat et un écart avec Tyson Gay, son féroce rival, qui s’est rapidement affiché. A plusieurs reprises, le Jamaïcain a balancé un regard sur la droite. Mais l’Américain n’entrait pas dans son champ de vision. Le 100m lunaire de Berlin s’est donc finalement joué sans surprise. Et Bolt, après avoir été le premier homme sous les 9”70, est maintenant le seul à avoir passé les 9”60.

 Une fois la course terminée, le public de Berlin a rugi comme il l’avait déjà fait lorsque la longiligne silhouette du Jamaïcain était apparue dans le stade. Car, avec Usain Bolt, il y a maintenant un avant-100m. Et les spectateurs ont été servis. Le meilleur sprinteur de la planète a offert une nouvelle composition, alternant rapidement sourire et masque, sourire et masque au moment d’entrer dans les starts. A sa droite, Tyson Gay, lui, soufflait inlassablement et n’avait de cesse de se parler à lui-même. Les deux hommes ne se sont pas décroché le moindre regard. Asafa Powell, le troisième larron, redescendu au grade d’outsider cette saison, s’est lui aussi fendu de quelques mimiques avant le départ. Neuf secondes et cinquante-huit centièmes plus tard, Tyson Gay perdait son titre mondial et se “contentait” d’une médaille d’argent (9”71, nouveau record des Etats-Unis).

 Avec Usain Bolt, il y a aussi un après-100m. Toujours plus fort et surtout toujours plus suivi que n’importe quel autre athlète. Le Jamaïcain a entamé un tour d’honneur, un drapeau de son pays sur ses épaules. Powell, le rival d’une époque, s’est même joint à lui pour un petit pas de danse. Pour lui, la soirée a aussi été bonne. Sa médaille de bronze (9”84) a sans nulle doute une saveur autre que celle décrochée il y a deux ans à Osaka quand il était le grand favori. Ce jour-là, Asafa Powell avait failli. Bolt n’a rien fait de tel aujourd’hui. Même, lorsqu’il s’est retrouvé sous la menace d’un faux départ en demi-finale, rien n’a semblé le déstabiliser. Pour preuve, il avait devancé tous ses adversaires en se permettant de finir la course sans regarder devant lui. Avec une entrée en matière aussi réussie, Usain Bolt va maintenant partir à l’assaut de ses deux autres défis : le 200m (jeudi) et le 4×100m (dimanche). On en salive à l’avance. - O.P. à Berlin

 

Athlétisme: Usain Bolt réécrit l’histoire du 100 m à Berlin 9.58

Dimanche 16 août 2009

BERLIN (Reuters) - Le Jamaïcain Usain Bolt a, comme attendu, fait vibrer dimanche le Stade Olympique de Berlin dimanche en remportant le 100 mètres des championnats du monde avec le meilleur temps de l’histoire, neuf secondes et 58 centièmes.

 Un an jour pour jour après son sacre aux Jeux olympiques de Pékin, Bolt a emmené le 100 mètres mondial dans une nouvelle dimension, toute proche de la barre des 9″50 qui semblait inaccessible avant l’avènement du Jamaïcain.

 Contrairement à sa course de Pékin, lorsqu’il avait battu le record du monde en 9″69 en toute décontraction, Bolt a cette fois poursuivi son effort jusqu’au bout, poussé par un Tyson Gay à son meilleur niveau.

 L’Américain a battu son record national en 9″71, à deux centièmes de l’ancien record du monde, et le Jamaïcain Asafa Powell a remporté la médaille de bronze en 9″84.

 Le 100 m, distance sur laquelle Bolt ne court que depuis deux ans, s’est couru avec un vent favorable de 0′9 mètres.

 Bolt a pris l’un de ses meilleurs départs et était déjà en tête aux 20 mètres. Avant le départ, il montrait sa joie d’être là et après la ligne, il exultait avec son compatriote Powell, qui n’avait jamais été si détendu avant une finale mondiale.

 Embrassant la mascotte de la compétition et ses voisins de couloir, offrant un long tour d’honneur aux 70.000 spectateurs berlinois, Bolt n’a pas failli à sa réputation de nouvelle star de l’athlétisme.

 ”C’est un très bon temps mais je me sentais bien”, a dit Bolt après la course. “Je savais que ce ne serait pas une course facile mais j’ai fait ce que j’avais à faire”.

 

MEKHISSI-BENABBAD ABANDONNE

 En demi-finale, Bolt avait annoncé son record du monde en courant en 9″89 avec une facilité déconcertante, aux côtés de son ami Daniel Bailey, quatrième de la finale en 9″93.

 

Le Français Martial Mbandjock a été éliminé à ce stade de la compétition.

 Bolt est désormais attendu le vendredi 20 août, veille de son 23e anniversaire, pour la finale du 200 mètres. Une discipline dont il est aussi le détenteur du record du monde depuis Pékin, et dont Gay est le champion du monde en sursis.

 Quelques minutes plus tôt avant que la foudre ne frappe, la Britannique Jessica Ennis a remporté l’heptathlon et la Néo-Zélandaise Valerie Vili a conservé son titre au lancer du poids féminin avec un jet à 20,44 m.

 L’Allemagne a remporté ses deuxième et troisième médailles dans ses championnats avec l’argent de Jennifer Oeser à l’heptathlon et de Nadine Kleinert au poids.

 La France a décroché sa première place de finaliste avec la septième place finale d’Antoinette Nana Djimou dans la discipline combinée.  Le matin, la mauvaise nouvelle pour le clan tricolore est venue du 3.000 mètres steeple où l’espoir de médaille Mahiedine Mekhissi-Benabbad a abandonné en séries, victime de violentes douleurs abdominales.  Bouabdellah Tahri s’est qualifié facilement pour la finale, tout comme le triple sauteur Teddy Tamgho.

 Le Français a égalé son meilleur saut de la saison (17m11, sixième performance des qualifications) mais était inquiet en raison de douleurs aux mollets qu’il devra faire disparaître pour disputer la finale, mardi.

 Version française Clément Guillou

DANSE MONTRÉAL

Jeudi 6 août 2009

C’est en ce lieu des Nations Premières 

Oasis dans le Golfe du Saint-Laurent 

Navire amiral et pôle francophone des Amériques 

 

Terre inscrite au registre public 

Réplique du caravansérail ancestral d’origines multiples 

Éclair génial et clin d’œil de l’Histoire 

Alhambra pour toutes les danses du corps 

 

Large métropole arc-boutée sur le mont Royal. 

Ville cordiale aux formes généreuses 

Longiligne et svelte avec un visage d’ange 

L’âme interculturelle en son sein fait jaillir la lumière 

À contre-jour sur l’écran de la création 

 

Musiques diverses sur la piste qui rendent Montréal 

Explosive au cours des rythmes intérieurs. 

Jet de la passion au firmament de la sensualité 

Latine et anglaise aussi,  

 

Montréal aux accents universels 

Maison des affaires et cité des arts 

Vivante sur une colline royale 

Nébuleuse fulgurante aux mille talents : Montréal. 

 

Yves ALAVO 

 

L’AFRIQUE, CONTINENT LE PLUS RICHE, RESPONSABLE DE SON AVENIR

Samedi 11 juillet 2009

Le président américain, Barack Obama, est arrivé vendredi soir, 10 juillet, à Accra avec un cadeau - 20 milliards de dollars pour l’aide alimentaire à l’Afrique - et un message : le colonialisme ne peut pas constituer ”une excuse” pour les problèmes du continent. “Je crois beaucoup à l’idée que les Africains sont responsables pour l’Afrique”, a-t-il expliqué dans un entretien au site allafrica.com, avant son départ des Etats-Unis.

 L’enveloppe de 20 milliards de dollars sur trois ans (14,3 milliards d’euros) a été accordée par le G8 lors de la dernière journée du sommet de L’Aquila. M. Obama a plaidé personnellement auprès de ses collègues pour une augmentation de la somme initialement prévue (15 milliards), arguant d’une “responsabilité morale” des pays riches. “Les actions irresponsables de quelques-unes ont engendré une récession qui a balayé le globe, a-t-il dit. Les prix de la nourriture ont augmenté et 100 millions de personnes vont tomber dans une extrême pauvreté.” Le président a évoqué l’exemple de sa famille paternelle, qui, sans connaître la faim, vit au Kenya dans une région frappée par la malnutrition. La pauvreté est “quelque chose que je comprends dans des termes très personnels”, a-t-il ajouté.Le G8 était réuni avec un groupe de pays africains. Devant les dirigeants de l’Algérie, l’Angola, l’Egypte, l’Ethiopie, la Libye, le Nigeria, le Sénégal, l’Afrique du Sud et l’Union africaine (que représentait Mouammar Kadhafi), M. Obama a expliqué qu’il y a cinquante ans, quand son père a quitté Nairobi pour étudier aux Etats-Unis, le Kenya avait un PNB par habitant supérieur à celui de la Corée du Sud. “On a parlé d’héritage du colonialisme et d’autres politiques mises en place par les pays riches. Sans vouloir minimiser ce facteur, mon propos est de dire que la Corée du Sud, en travaillant avec le secteur privé et la société civile, a réussi à mettre en place des institutions qui ont garanti la transparence et la responsabilité.” Alors que dans beaucoup de pays d’Afrique, “si vous voulez avoir un job ou créer une entreprise, vous devez payer des pots-de-vin”.  AFRIQUE AUTOSUFFISANTE  Le G8 a entériné le nouveau mécanisme d’aide proposé par M. Obama : “L’aide doit créer les conditions qui permettent de se passer d’elle.” Au-delà de la distribution d’aide alimentaire, le projet vise à aider les fermiers à construire des infrastructures et à commercialiser leurs produits.“Il n’y a rien qui empêche l’Afrique de devenir autosuffisante sur le plan alimentaire”, a dit M. Obama.Pour son premier discours en Afrique subsaharienne en tant que président, M. Obama avait prévu de développer le thème de la gouvernance. “Une partie de ce qui a empêché l’Afrique d’avancer est que, pendant des années, on a dit que c’était la conséquence du néocolonialisme, ou de l’oppression occidentale, ou du racisme… Je ne crois pas beaucoup aux excuses, a-t-il dit dans son entretien à Allafrica.com. Les cartes coloniales qui ont été tracées ont favorisé les conflits, mais nous sommes en 2009. L’Occident et les Etats-Unis ne sont pas responsables de la situation de l’économie du Zimbabwe depuis quinze ou vingt ans.”Le discours d’Accra devait être diffusé largement sur le continent grâce aux projections publiques organisées par les ambassades américaines. Au Kenya, le réseau Safaricom (17 millions d’abonnés jusque dans les régions reculées) devait le transmettre, selon les termes d’un accord avec le département d’Etat.

 

Corine Lesnes    LE MONDE | 11.07.09 | 14h26  •  Mis à jour Samedi 11.07.09 | 19h46

 

Liberté

Mardi 7 juillet 2009

Sur mes cahiers d’écolier

Sur mon pupitre et les arbres

Sur le sable sur la neige

J’écris ton nom

 

Sur toutes les pages lues

Sur toutes les pages blanches

Pierre sang papier ou cendre

J’écris ton nom

 

Sur les images dorées

Sur les armes des guerriers

Sur la couronne des rois

J’écris ton nom

 

Sur la jungle et le désert

Sur les nids sur les genêts

Sur l’écho de mon enfance

J’écris ton nom

 

Sur les merveilles des nuits

Sur le pain blanc des journées

Sur les saisons fiancées

J’écris ton nom

 

Sur tous mes chiffons d’azur

Sur l’étang soleil moisi

Sur le lac lune vivante

J’écris ton nom

 

Sur les champs sur l’horizon

Sur les ailes des oiseaux

Et sur le moulin des ombres

J’écris ton nom

 

Sur chaque bouffée d’aurore

Sur la mer sur les bateaux

Sur la montagne démente

J’écris ton nom

 

Sur la mousse des nuages

Sur les sueurs de l’orage

Sur la pluie épaisse et fade

J’écris ton nom

 

Sur la vitre des surprises

Sur les lèvres attentives

Bien au-dessus du silence

J’écris ton nom

 

Sur mes refuges détruits

Sur mes phares écroulés

Sur les murs de mon ennui

J’écris ton nom

 

Sur l’absence sans désirs

Sur la solitude nue

Sur les marches de la mort

J’écris ton nom

 

Sur la santé revenue

Sur le risque disparu

Sur l’espoir sans souvenir

J’écris ton nom

 

Et par le pouvoir d’un mot

Je recommence ma vie

Je suis né pour te connaître

Pour te nommer

 

Liberté.

Paul Éluard

- 1942 -

 

Ce poème provient du recueil intitulé “ Poésie et vérité 42

 

Télévision à la une - Ce que devient le «nous»

Dimanche 14 juin 2009


Tel un éternel adolescent, le Québec se cherche. Se cherche une identité propre sur un continent où règne une hégémonie culturelle qui prend toujours un peu plus de place. Cherche une façon de redéfinir ce qu’est un Québécois à l’heure où les «Canadiens-français de souche» se font de moins en moins nombreux et où les «originaires» d’ailleurs prennent le relais.

Au moment où les intellectuels et certains politiciens se creusaient la tête à définir un «nous», Pierre Mignault et Hélène Magny sont allés à la rencontre d’adolescents, enfants d’immigrants nés au Québec et fréquentant l’école Joseph-François Perrault, dans le quartier Saint-Michel à Montréal, afin de comprendre comment se définissent ces jeunes à cheval sur deux cultures, deux systèmes de valeurs, deux univers.

Dans Tête de tuque, un documentaire présenté ce vendredi à Radio-Canada, ces deux anciens journalistes de la société d’État ont suivi pendant une année scolaire trois jeunes issus de différentes cultures qui terminent leurs études secondaires et se cherchent une identité qui leur est propre, tiraillés qu’ils sont entre les principes de leurs parents et ceux de la société dans laquelle ils vivent. Chison, un jeune homme timide né de parents chinois et vietnamien, Darlyne, une adolescente d’origine haïtienne mais se définissant comme «plus québécoise», et Sabrine, une jeune femme nettement plus «tiraillée» dont les parents viennent de Tunisie, se livrent avec un naturel rare devant la caméra.

Comme le titre du documentaire l’évoque, ces jeunes se sentent parfois comme les «têtes de turc» des «de souche», qui les voient parfois comme des étrangers — un peu envahissants –, alors qu’ils sont nés ici, et parfois comme «trop québécois» –, d’où sans doute la «tuque» du titre — pour leurs parents, qui cherchent à perpétuer l’héritage culturel et social de leur patrie d’origine. Lorsqu’ils sont seuls devant la caméra ou à l’école avec leurs amis, ils parlent sans gêne de cette ambiguïté identitaire qui les habite, mais aussi de leur amour pour le pays où ils sont nés, tandis que lorsqu’ils sont filmés avec leur famille, on les sent moins à l’aise, moins prêts à remettre en question les valeurs et le mode de vie transmis par leurs parents.

Le film de Migneault et Magny, visiblement produit dans l’optique d’une diffusion télévisée, aurait gagné à être plus long, car, même si les journalistes ont réussi à mettre en confiance leurs protagonistes et à les faire témoigner avec franchise de leur situation, on a la nette impression qu’ils auraient pu aller un peu plus loin dans leur réflexion. Il aurait aussi été souhaitable d’entendre un peu plus les parents et l’entourage des jeunes, comme ce travailleur communautaire à l’école qui témoigne lui aussi de son expérience de fils d’immigrant né ici et jamais considéré «québécois» par ses pairs. On aurait également aimé voir un peu plus le milieu scolaire dans lequel évoluent ces jeunes. Comme dans cette séquence où le professeur de français de la classe plutôt multiethnique du jeune Chison anime une discussion sur la définition de l’expression «de souche» et sur l’avenir du fait français au Québec, éclairante et parfois même agréa-blement surprenante pour les

pessimistes de l’avenir de la langue. Il reste que ce Tête de tuque, nimbé d’une variation musicale du succès Dégénération du groupe Mes Aïeux, permet de découvrir ce qui se passe dans la tête de ces futurs citoyens qui forment lentement mais sûrement une part importante de la population québécoise et de changer le regard qu’on porte sur eux afin qu’un jour ils s’identifient à part entière au fameux «nous».

 

Amélie Gaudreau.

 

Le Devoir samedi 13 et dimanche 14 juin 2009.
Tête de tuque - Dans le cadre de Zone Doc, Radio-Canada, vendredi à 21h.

LES 70 ANS DE ORCHESTRA ARAGON

Samedi 23 mai 2009


CONCERT MÉMORABLE LE 22 MAI 2009 À Dakar, Sénégal.

 


L’épopée d’Orquesta Aragon commence en septembre 1939 à Cienfuegos, un petit port du centre de Cuba - troisième ville de l’île.  Un musicien contrebassiste nommé Oreste Aragon Cantero (également prothésiste dentaire à ses heures perdues) monte une formation sans cuivres, où les voix et la rythmique sont soutenues par des violons et une flûte. Ses musiciens étaient alors dockers ou roulaient du tabac le jour et jouaient le danzon la nuit.

 

Le groupe qui s’appelle Ritmica del 39, puis Ritmica Aragon avant d’adopter son nom définitif d’Orquesta Aragon fin 1940, joue aussi des valses et des airs espagnols à la mode. L’orchestre n’est sans doute qu’un groupe parmi tous ceux qui animent les bals et les fêtes, mais la personnalité de son fondateur fait la différence.

 

Malgré leur succès, il faut attendre les années cinquante pour que le groupe se produise de manière régulière à La Havane et enregistre ses premiers disques. Grâce à la mode du cha-cha-cha qui déferle sur le monde entier, les cubains ont le vent en poupe et l’Orquesta Aragon part tourner sur le continent américain (et plus particulièrement aux Etats-Unis). Mais, guerre froide oblige, le groupe se tourne vers les pays “amis” (Pologne, Allemagne de l’Est, URSS…) et l’Afrique noire. Il devient ainsi le premier groupe cubain à sillonner le continent noir de la Guinée à Zanzibar en passant par le Mali, le Sénégal, le Zaïre, le Ghana. On compte plus d’une vingtaine de pays africains où le nom Orquesta Aragon est à lui seul une légende.

 

Au passage, le répertoire du groupe se déleste de ses morceaux cha-cha-cha (en train de passer de mode) pour se convertir au mozan-cha (adapté du style mozambique), au cha-onda et même au rock avec le shake-cha. Au fil des années soixante-dix, ces musiciens cubains deviennent de plus en plus africains : ils reprennent des chansons connues “Muanga” du congolais Francklin Boukaka ou encore “Yake boy” du sénégalais Pape Seck et accompagnent même Labah Sosseh, le grand salséro sénégalais.

 

Leur popularité ne se démentit pas, bien que des charanga plus modernes et plus électriques arrivent sur le marché. L’Orquesta Aragon semble indestructible. Bien que Rafael Lay Apezteguia leader de la formation depuis 1948 (il y était entré comme violoniste prodige à l’âge de 13 ans) meure dans un accident de voiture en 1982, son fils Rafael Lay Bravo, violoniste lui aussi, reprend le flambeau).

 

Autre coup dur, le label d’état cubain Egrem cesse de les soutenir aussi intensément que par le passé. Qu’importe, les papys multiplient les tournées internationales pour gagner leur vie. Et avec un répertoire riche de plus de 700 chansons, ils ont de quoi faire danser les salles pendant encore plusieurs décennies.

 

Devenue au fil des années l’une des plus formidables institutions de la musique cubaine, cette charanga a été regagnée par la nouvelle génération, avec entre autres les fils de Rafael Lay, de Rafael Bacallao et de Pepe Palma. Elle demeure l’ambassadrice truculente de ce folklore authentiquement insulaire, nourri à toutes les influences qui se sont combinées dans le pays. Fidèles, encore et toujours, à leur histoire et à l’énergie créative de la Aragon ses musiciens équilibrent la relecture du patrimoine de l’Orquesta ou du répertoire cubain, et aiment par-dessus tout inviter de prestigieux solistes (Papa Wemba, Omara Portuondo, Cheo Feliciano).

 

Le rêve d’Oreste Aragon est une réalité depuis soixante-dix ans, et il n’a pas fini de nous faire aimer Cuba, sa musique et son peuple.

© Cityvox

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Le socialisme du XXIe siècle, un réformisme radical

Samedi 23 mai 2009


LE MONDE | 23.05.09 | 13h53.  Point de vue.

 


Selon une figure imposée du débat politique, la priorité serait désormais pour le PS d’”inventer le socialisme du XXIe siècle”. Devenue un leitmotiv, cette formule sonne étrangement. En effet, on n’invente que ce qui n’existe pas. Or le socialisme existe. Il a précédé le marxisme et lui survit. Il se bat pour encadrer et maîtriser le capitalisme depuis la naissance de ce dernier au XIXe siècle. Et quels que soient ses traits nouveaux, le “socialisme du XXIe siècle” restera, dans ses finalités comme dans sa philosophie, très proche de ses aïeux des deux siècles précédents.

 

Dès lors, l’usage récurrent de cette formule semble témoigner de l’envie “d’en finir” avec une doctrine politique jugée caduque, une envie qui agite nombre d’observateurs et même certains socialistes. Formule lénifiante qui nous donne en réalité plutôt à entendre : “enterrer le socialisme du XXe siècle”… Et qui nous donne à penser l’essentiel : une doctrine politique ne s’invente pas, elle se déduit.

 

Précisément, elle se déduit de trois éléments. Des valeurs que l’on porte et au nom desquelles on affirme agir, et de la fidélité qu’on leur témoigne, d’où découlent les objectifs assignés à l’action politique. De la réalité - scientifique, technologique, culturelle, politique, sociale, économique - que l’on souhaite transformer et du rapport que l’on entretient avec cette réalité. De la méthode politique retenue, enfin.

 

Les valeurs du socialisme sont pérennes. Né du sentiment de l’égalité naturelle entre les hommes et du refus de l’inégalité de l’ordre social, fondé sur la conviction que l’homme est perfectible et que la société peut et doit être transformée, le socialisme demeure une volonté de justice et une pensée du progrès. La relation des socialistes au réel traduit, elle, une sorte de fatigue collective.

 

Si, avec Hannah Arendt, on retient que “la pensée politique consiste essentiellement en la faculté de juger”, alors, la pensée socialiste souffre de langueur. Europe, fiscalité, immigration, éducation… sont quelques-unes des questions, certes très complexes, que nous peinons à trancher. Complexité qui justifie une longue réflexion et une analyse soigneuse, mais qui ne saurait être l’alibi de la frilosité ou de la tiédeur. Dans cette difficulté à juger de la réalité, la “crise de leadership” ouverte en 2002 joue sans aucun doute un rôle central. Mais c’est dans son rapport avec le réel qu’il faut chercher les causes du malaise persistant de la pensée socialiste.


Il est donc illusoire de s’en remettre à la seule recherche de ces fameuses “idées nouvelles” pour nous sortir de l’ornière. Car les idées, en réalité, ne manquent pas au PS. Ce qui manque, c’est la capacité à choisir entre elles et à les présenter de façon cohérente et articulée en un projet clair et ferme, un projet qui tranche les grands débats contemporains. Ce qu’il faut, c’est donner un sens à ce projet, c’est-à-dire à la fois une direction et une signification.

 

Une deuxième expression court sous toutes les plumes, agite toutes les lèvres : le PS serait gouverné par un “surmoi marxiste”. Et puisque c’est le vocabulaire de la psychanalyse qu’ont convoqué ses auteurs, laissons la théorie psychanalytique éclairer l’analyse politique. Si “surmoi” il y a, alors c’est que pulsion à dominer il y a. En l’occurrence, une pulsion gestionnaire

 

Alors même que la droite, depuis trente-cinq ans, a géré le pays de façon souvent médiocre et parfois calamiteuse, nous continuons trop souvent à intérioriser une forme d’infériorité politique et à en rajouter dans la course au titre de meilleur élève de la classe de gestion. Pourtant, nos concitoyens savent qui a vaincu l’inflation des années 1980, qui a modernisé notre appareil industriel, qui a rétabli la paix civile en Nouvelle-Calédonie, qui a su restaurer l’équilibre des finances publiques tout en créant 2 millions d’emplois à la fin des années 1990 : les socialistes ! Ils nous reconnaissent depuis longtemps la capacité à gérer les affaires de la France, et ce n’est pas de ce côté-là qu’il faut chercher les raisons de leur éloignement. Mais plutôt dans le conformisme intellectuel, le manque d’imagination politique, la coupure avec les couches populaires, la pusillanimité qui nous caractérisent parfois.

 

Ainsi, les socialistes n’ont-ils pas assez dénoncé les perversions du capitalisme quand il était possible et nécessaire de le faire, c’est-à-dire avant “la crise”. Maintenant qu’elle est là et que, par cynisme, les zélateurs de la mondialisation heureuse, contempteurs du modèle français, “déclinologues” patentés et donneurs de leçons libéraux entonnent, toute honte bue, l’air du “plus keynésien que moi, tu meurs !”, mêler nos voix aux leurs pour dénoncer les dérives du capitalisme nous rend inaudibles. Nous avons beau dire que ce sont nos idées qui étaient justes et que la crise les a validées, nous peinons à convaincre.

 

Les socialistes doivent enfin reprendre la question de la méthode politique, une méthode souvent définie comme - troisième expression consacrée - un “réformisme de gauche”. Définir ainsi le socialisme, c’est énoncer une tautologie. La réforme est en effet le mode d’action des socialistes depuis qu’ils ont accepté l’exercice du pouvoir, c’est-à-dire depuis 1936 et le Front populaire de Léon Blum.

 

Une fois ce constat posé, on a donc beaucoup dit, mais pas tout. Car ce qui doit caractériser le socialisme, c’est l’intensité de son réformisme. Il y a des réformes fortes, simples, intelligibles par tous, qui transforment une société : ce sont celles-là qui sont attendues des socialistes.

 

Ce sont celles-là qu’ils ont su faire aboutir, en abolissant la peine de mort, en votant la décentralisation, en bâtissant l’union monétaire de l’Europe, en instaurant les 35 heures, en créant le pacs et en promouvant la parité dans l’ordre politique. Ce sont celles-là qu’ils n’ont parfois plus su proposer, lorsqu’ils ont quitté des yeux leur étoile polaire : le volontarisme politique. Ne pas faire preuve de volontarisme pour un socialiste, c’est pécher deux fois : la première contre son idéal, qui impose le combat déterminé contre l’ordre des choses ; la seconde, contre l’identité de la France, vieille nation pétrie de politique et qui en attend encore quelque chose.

 

Or il existe parfois chez les socialistes une forme de survalorisation des contraintes qui confine à la fascination, voire frôle le masochisme. Le PS doit incarner un réformisme volontariste. Volontariste parce que réaliste. C’est le réalisme qui, plus que jamais, impose l’ambition politique !

 

A cet égard, la véritable “ouverture” à gauche opérée par Nicolas Sarkozy ne consiste pas dans le détournement de quelques personnalités, mais dans le rapt du volontarisme politique par lui effectué en 2007. Suspecter de façon systématique Nicolas Sarkozy d’arrière-pensées est une hygiène nécessaire. Dénoncer ses rodomontades et ses incohérences est une oeuvre de salut public. S’opposer avec force à sa politique injuste est une obligation. Mais cela ne suffira pas à faire une politique.

 

Au moment où le séisme économique et financier ébranle les dogmes libéraux les mieux établis, et que s’ouvre ainsi un espace politique, il est urgent de travailler à un socialisme de reconquête. Et, pour commencer, de revoir ensemble le choix des mots qui structurent le combat politique. Il en va de l’identité socialiste comme de notre capacité à gagner les élections et à réussir, une fois revenus aux responsabilités.

 

Aquilino Morelle, professeur associé à l’université Paris I Panthéon Sorbonne, maître de conférences à Sciences Po Paris, ex-conseiller de Lionel Jospin à Matignon.

Bénin, Mon cousin Ouanilo de retour à Abomey

Jeudi 7 mai 2009

Le cercueil du prince Arini Ouanilo a été exhumé du cimetière Nord de Bordeaux pour être rapatrié à Abomey. Le prince reposera désormais parmi les siens.

(Photo : AFP)

La dépouille du prince Ouanilo, fils de Béhanzin, dernier roi du Danhomè au centre de l’actuel Bénin, retrouvera sa terre natale. Son corps a été exhumé le 25 septembre 2006, du cimetière Nord de Bordeaux où il reposait depuis 1928. Le cercueil, drapé aux couleurs nationales et portant tous les attributs princiers, fera une escale à Cotonou avant le dernier voyage à Abomey, la capitale du royaume. Ouanilo y sera inhumé le jeudi 28 septembre 2006 dans un petit palais érigé en sa mémoire.

Le ministre béninois de la Culture de la jeunesse et des sports, Théophile Montcho et une délégation de la famille royale d’Abomey ont spécialement fait le voyage de Bordeaux. Le consul régional du Bénin, Pierre Michel Delgay avait organisé une cérémonie haute en couleurs et empreinte d’émotions. Mais avant qu’elle ne débute, un petit détail préoccupait le chef des cultes, descendant lui aussi du roi Béhanzin. Il avait la mission d’identifier le corps afin «d’éviter toute erreur sur la personne». Tel un légiste, il a trituré le crâne de la dépouille, puis il a remarqué le détail qu’il lui fallait. Il confirme à l’assistance qu’il s’agit effectivement du prince Ouanilo. Libation, louanges, danse funéraire «Zinli», comme dans la cour royale d’Abomey, ont pu alors être exécutées en toute quiétude. Après les formalités administratives d’usage, les restes du prince seront rapatriés au Bénin, le mercredi 27 septembre.

Pour la famille royale et les descendants du roi Béhanzin, l’exhumation du corps de Ouanilo a laissé un sentiment mêlé de joie, de peine et de fierté. Grâce à l’acharnement de Francis Awagbè Béhanzin, un commissaire de police de Cotonou, qui a conduit un véritable travail d’investigation de la Martinique à Bordeaux en passant par Blida en Algérie, la famille royale d’Abomey a retrouvé le prince héritier mort à l’étranger dont plus personne n’avait de traces depuis 1928.

Né en 1886, à Abomey, Ouanilo est parti en exil avec son père, le roi Béhanzin battu par l’armée française, en 1894. Leur première destination a été la Martinique, où ils vécurent de 1894 à 1906. Ouanilo y a fait ses études jusqu’en classe de terminal. Béhanzin, déjà très souffrant a été renvoyé en Afrique, en Algérie en avril 1906 et meurt la même année au mois de décembre. Il est enterré au cimetière Saint-Eugène d’Alger puis sa cour et ses épouses sont rapatriées au Dahomey. Seul Ouanilo est resté à Alger où il passa son baccalauréat avec une inscription à la clé en faculté de droit de Bordeaux en 1909. Il en sort avec une licence de droit en 1912, devient avocat stagiaire et s’inscrit au barreau de Paris en 1915. Mais il démissionna peu après pour se faire embaucher à la compagnie des chemins de fer du sud à Bordeaux.

Les inquiétudes de l’administration coloniale

En 1921, il effectua son premier voyage de retour au Dahomey qu’il avait quitté à l’âge de huit ans. Il y passe six mois, étroitement surveillé par l’administration coloniale qui préférait le savoir loin de son pays. Il avait vaguement été question de la reprise du trône, mais l’administration coloniale a eu peur de la «refondation» du puissant royaume du Danhomè, d’autant que le prince héritier Ouanilo a été à l’école française. Toutefois, les inquiétudes de l’administration coloniale ont été vite dissipées par la présence aux côtés du prince de Maria-Valentina Ducaud, fille du consul d’Argentine à Bordeaux. Le couple avait manifesté à plusieurs reprises la volonté de retourner à vivre Bordeaux. En effet, Ouanilo avait épousé en 1918 Maria-Valentina, issue de la bourgeoisie bordelaise.

Ouanilo, très attaché à son père, vécut comme une grande déchirure l’exil même après la mort de son père. Il obtint du gouvernement français que la dépouille de son père retourne à Abomey en mars 1928. Après les obsèques royales, il repartit avec son épouse Maria-Valentina, vers la France. Mais pris d’une grave crise de pneumonie, il meurt à l’hôpital militaire de Dakar le 19 mai 1928. Enterré sur place, Maria-Valentina exige et obtient le rapatriement de son corps à Bordeaux. L’enterrement eut lieu le 3 octobre 1928, au cimetière Nord de la ville. Et depuis la famille royale d’Abomey était restée sans nouvelle. Elle a aujourd’hui le sentiment d’une page qui se referme.

Francis Awagbè Béhanzin, à l’origine de cette reconstitution, pense maintenant à Maria-Valentina. Ses premières recherches révèlent qu’elle aurait vécu à Paris et y serait enterrée. Sa famille en France aurait entièrement disparu. Avec le prince Ouanilo, elle n’eut pas d’enfant mais, princesse du Danhomè, elle a aussi droit aux honneurs du royaume. C’est peut-être la prochaine mission de Francis Awagbè Béhanzin qui a le souci certainement de coller au plus près à la signification du prénom du prince. Ouanilo veut dire, en langue fon du Danhomè, «Tout acte posé par un homme doit entrer dans l’histoire».

 

 

par Didier  Samson

Article publié le 27/09/2006 Dernière mise à jour le 27/09/2006 à 13:08 T