Organisations internationales en environnement à Montréal
Lundi 3 août 2009Commission de coopération environnementale (CCE)
 Secrétariat de
Signée par 150 chefs d’État au Sommet de la terre de Rio en 1992,
Commission de coopération environnementale (CCE)
 Secrétariat de
Signée par 150 chefs d’État au Sommet de la terre de Rio en 1992,
Qu’est ce que TEEB ?Â
Lors d’une réunion des ministres de l’environnement du G8+5 tenue à Potsdam en
mars 2007, les ministres ont reconnu qu’il était important d’examiner la valeur
économique de la biodiversité et les conséquences économiques de la perte
constante de biodiversité. En réponse aux discussions de Potsdam, le ministre Sigmar Gabriel et le
commissaire européen Stavros Dimas ont lancé une initiative sur l’Economie des écosystèmes et de la biodiversité - The Economics of Ecosystems and Biodiversity (TEEB). M. Pavan Sukhdev, directeur à la Deutsche Bank, a été invité à diriger ces travaux.
Quelle est la nature du problème ?Â
La nature apporte aux sociétés humaines une grande variété de bienfaits :
nourriture, fibres, carburants, eau propre, sols sains, protection contre les
inondations, protection contre l’érosion des sols, médicaments, stockage du
carbone (important dans la lutte contre le changement climatique) et davantage
encore. Alors même que notre bien-être est entièrement dépendant de ces
“services écosystémiques”, ce sont principalement des biens publics qui n’ont ni
marchés ni prix, de sorte qu’ils sont souvent ignorés par la boussole économique
que nous utilisons actuellement. De ce fait, sous l’impact des pressions liées
notamment à la croissance de la population, à l’évolution des pratiques
alimentaires, à l’urbanisation et au changement climatique, la biodiversité est
en déclin, nos écosystèmes sont constamment dégradés et, en retour, nous en
subissons les conséquences.
Le déclin de la biodiversité et de nos écosystèmesÂ
Le rapport présenté aujourd’hui montre que si nous n’adoptons pas les politiques
appropriées, le déclin actuel de la biodiversité et la perte de services rendus
par les écosystèmes vont se poursuivre et dans certains cas vont même
s’accélérer. Certains écosystèmes sont susceptibles de souffrir de dommages
irréparables. Dans un scénario inchangé, d’ici 2050 nous devrons subir de graves
conséquences :
une diminution de 11% des zones naturelles restantes en 2000 est à craindre,
principalement en raison de la conversion de ces terres à l’agriculture, du
développement des infrastructures et du changement climatique ;
près de 40% des terres actuellement exploitées par des formes d’agriculture peu
intensive pourraient être converties en terres d’agriculture intensive, ce qui
entraînerait des pertes supplémentaires de biodiversité ;
60% des récifs coralliens risquent de disparaître dès 2030 du fait de la pêche,
de la pollution, des maladies, des espèces allogènes envahissantes et du
blanchissement des coraux lié au changement climatique.
Les tendances observées actuellement sur terre et dans les océans montrent les
graves dangers que représente la perte de biodiversité pour la santé et le
bien-être de l’humanité. Le changement climatique ne fait qu’exacerber ce
problème. Et, une fois de plus, comme pour le changement climatique, ce sont les
pauvres de la planète qui sont les plus menacés par une dégradation constante de
la biodiversité. En effet, ce sont eux qui dépendent le plus des services rendus
par les écosystèmes, services qui sont sous-estimés par des analyses économiques
défectueuses et des politiques mal avisées. (L’article de Benoît Limoges dans Le naturaliste canadien, vol. 133, numéro 2, été 2009, pages 15 à 19, étend les services écologiques aux aspects plus subtils du bien-être humain » : développement du système immunitaire, développement psychosocial, développement de la force, de l’équilibre et de la coordination mais aussi aux bénéfices socioculturels et à l’expérience spirituelle)). La protection de la biodiversité et les questions d’équité et d’éthique.
La pauvreté et la perte de biodiversité sont inextricablement liées : les
bénéficiaires immédiats de la majeure partie des services rendus par les
écosystèmes et la biodiversité sont principalement les pauvres. Les activités
les plus touchées sont l’agriculture de subsistance, l’élevage, la pêche et
l’exploitation forestière informelle, dont dépendent la plupart des pauvres du
monde entier. On estime généralement que les pertes annuelles de biodiversité et
d’écosystèmes représentent, en termes de bien-être, l’équivalent d’un faible
pourcentage du PIB. Si toutefois nous les traduisons en termes humains, sur la
base du principe d’équité, l’argument en faveur de la réduction de ces pertes
prend beaucoup plus de poids. Les choix éthiques sont si profondément enracinés
dans les fondements de nos modèles économiques que nous n’en sommes plus
conscients. Cependant, si l’on prend l’exemple parlant des taux d’actualisation,
un taux de 4% (les taux d’actualisation sont le plus souvent compris entre 3 et
5%) signifie que nous estimons que la valeur d’un service de la nature pour nos
petits-enfants (d’ici 50 ans) équivaut à un septième de l’utilité que nous-mêmes
en retirons - ce qui est difficile à défendre d’un point de vue éthique.
Intégrer la véritable valeur de la biodiversité et des services rendus par les
écosystèmes dans la détermination des politiques constitue l’objectif ultime des
travaux menés par Pavan Sukhdev et son équipe. Cela met en jeu des choix
éthiques, notamment entre les générations présentes et futures et entre des
groupes de population de différentes parties du monde.
Quel est le coût économique de la perte de biodiversité et des services renduspar les écosystèmes ?Â
Toutes les valeurs de la biodiversité ne peuvent pas être mesurées en termes
économiques. Pour de nombreuses personnes, la nature a une valeur intrinsèque
qui n’est pas liée à son utilité pour les êtres humains. Par ailleurs, une
partie seulement de l’ensemble des bienfaits issus de la biodiversité et les
écosystèmes peut être évaluée, en raison des limites actuelles à notre
compréhension des fonctions écologiques ainsi que des limites de nos outils
économiques. En général, les valeurs estimées provenant des études de cas ne
prennent en compte que certains bénéfices. De plus, il n’y a pas encore de
données disponibles ni d’études d’évaluation économique menées pour tous les
types d’écosystèmes – par exemple, les écosystèmes marins sont moins bien connus
que les écosystèmes terrestres. C’est pourquoi il faut garder à l’esprit que les
estimations de la valeur économique de la biodiversité et des services rendus
par les écosystèmes sont sujettes à beaucoup d’incertitudes et qu’elles tendent
à sous-estimer la réalité. Cependant, l’évaluation économique est une approche
utile pour mesurer la contribution de la biodiversité et des services écosystémiques à la qualité de la vie et pour mieux comprendre les choix qui existent entre différentes possibilités d’utilisation des écosystèmes. On dispose maintenant d’une grande quantité de données sur les valeurs de marché ou hors marché que représentent pour les êtres humains un certain nombre de bénéfices liés à la biodiversité et aux écosystèmes, et donc des coûts associés à leur perte.
Le rapport présenté aujourd’hui met en lumière les résultats d’une analyse préliminaire des coûts de la perte de biodiversité et des services écosystémiques liés aux forêts. Dans les premières années de la période 2000-2050, cette analyse estime que la perte annuelle de services des écosystèmes forestiers équivaut à près de 28 milliards d’euros par an, et cette valeur augmente au cours du temps jusqu’en 2050 (il convient de noter qu’une
part importante des bénéfices correspondants n’est pas actuellement intégrée
dans la mesure du PIB). Les pertes de capital naturel ne sont pas seulement
ressenties l’année où elles se produisent car le flux de services est réduit
pour toutes les années suivantes. En prenant en compte ces pertes futures, la
valeur actualisée des services des écosystèmes forestiers perdus chaque année
pourrait être comprise entre 1 350 et 3 100 milliards d’euros, pour des taux
d’actualisation de 4% et 1% respectivement. Comme il a été indiqué, il s’agit
d’une estimation prudente : elle est partielle, dans la mesure où elle ne couvre
pas la totalité des services ; certains effets négatifs de ces pertes sur la croissance du PIB ne sont pas pleinement pris en compte ; enfin, cette estimation ne tient pas compte des non-linéarités et des effets de seuil dans le fonctionnement des écosystèmes. Ces premiers résultats suggèrent toutefois que les impacts socio-économiques de la perte de biodiversité peuvent être considérables. Des travaux supplémentaires seront nécessaires durant
Yves ALAVO
Émotion unique
 Cette soirée entière je l’ai vécu devant la télévision suivant le reportage de la le télé américaine retransmis en France. Au fil des heures la salle de visionnement, salon de notre pensionnat, se vidait et des dizaines de début de nuit, nous sommes restés un quartet au petit matin quand Aldrin est sorti et à toucher le sol lunaire. Moment unique et émouvant, scène de transe intime qui bouleverse une relation spéciale que j’ai avec l’astre du soir. Lune de nos rêves et de nos sentiments, lune de mes amours et de mes fantasmes, lune de mes espoirs et des engagements pour un monde meilleur, plus juste et plus libre.
 Ce fut le tour d’Armstrong de mettre le pied sur la surface surréaliste de la lune. Une manière plus humaine de vivre l’histoire, un lien naissait entre ces êtres exceptionnels, un peu nos représentants en cette phase de nos existences où l’humanité s’étend et s’associe, par cette conquête du sol, à un astre toujours vu comme inaccessible. Astre éternel. Je garde toujours en moi ce moment si spécial dont j’ai été témoin les 19 et 20 juillet 2009 au Château de LaTremblaie, en Vendée, alors que j’étais étudiant en terminale au Pensionnat de St Laurent–sur-Sèvres.
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Yves Alavo
Le président américain, Barack Obama, est arrivé vendredi soir, 10 juillet, à Accra avec un cadeau - 20 milliards de dollars pour l’aide alimentaire à l’Afrique - et un message : le colonialisme ne peut pas constituer ”une excuse” pour les problèmes du continent. “Je crois beaucoup à l’idée que les Africains sont responsables pour l’Afrique”, a-t-il expliqué dans un entretien au site allafrica.com, avant son départ des Etats-Unis.
 L’enveloppe de 20 milliards de dollars sur trois ans (14,3 milliards d’euros) a été accordée par le G8 lors de la dernière journée du sommet de L’Aquila. M. Obama a plaidé personnellement auprès de ses collègues pour une augmentation de la somme initialement prévue (15 milliards), arguant d’une “responsabilité morale” des pays riches. “Les actions irresponsables de quelques-unes ont engendré une récession qui a balayé le globe, a-t-il dit. Les prix de la nourriture ont augmenté et 100 millions de personnes vont tomber dans une extrême pauvreté.” Le président a évoqué l’exemple de sa famille paternelle, qui, sans connaître la faim, vit au Kenya dans une région frappée par la malnutrition. La pauvreté est “quelque chose que je comprends dans des termes très personnels”, a-t-il ajouté.Le G8 était réuni avec un groupe de pays africains. Devant les dirigeants de l’Algérie, l’Angola, l’Egypte, l’Ethiopie, la Libye, le Nigeria, le Sénégal, l’Afrique du Sud et l’Union africaine (que représentait Mouammar Kadhafi), M. Obama a expliqué qu’il y a cinquante ans, quand son père a quitté Nairobi pour étudier aux Etats-Unis, le Kenya avait un PNB par habitant supérieur à celui de la Corée du Sud. “On a parlé d’héritage du colonialisme et d’autres politiques mises en place par les pays riches. Sans vouloir minimiser ce facteur, mon propos est de dire que la Corée du Sud, en travaillant avec le secteur privé et la société civile, a réussi à mettre en place des institutions qui ont garanti la transparence et la responsabilité.” Alors que dans beaucoup de pays d’Afrique, “si vous voulez avoir un job ou créer une entreprise, vous devez payer des pots-de-vin”.  AFRIQUE AUTOSUFFISANTE  Le G8 a entériné le nouveau mécanisme d’aide proposé par M. Obama : “L’aide doit créer les conditions qui permettent de se passer d’elle.” Au-delà de la distribution d’aide alimentaire, le projet vise à aider les fermiers à construire des infrastructures et à commercialiser leurs produits.“Il n’y a rien qui empêche l’Afrique de devenir autosuffisante sur le plan alimentaire”, a dit M. Obama.Pour son premier discours en Afrique subsaharienne en tant que président, M. Obama avait prévu de développer le thème de la gouvernance. “Une partie de ce qui a empêché l’Afrique d’avancer est que, pendant des années, on a dit que c’était la conséquence du néocolonialisme, ou de l’oppression occidentale, ou du racisme… Je ne crois pas beaucoup aux excuses, a-t-il dit dans son entretien à Allafrica.com. Les cartes coloniales qui ont été tracées ont favorisé les conflits, mais nous sommes en 2009. L’Occident et les Etats-Unis ne sont pas responsables de la situation de l’économie du Zimbabwe depuis quinze ou vingt ans.”Le discours d’Accra devait être diffusé largement sur le continent grâce aux projections publiques organisées par les ambassades américaines. Au Kenya, le réseau Safaricom (17 millions d’abonnés jusque dans les régions reculées) devait le transmettre, selon les termes d’un accord avec le département d’Etat.
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Réunies à L’Aquila, en Italie, les plus grandes puissances mondiales ont adopté, mercredi 8 juillet, des résolutions en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Damien Demailly, chargé du programme énergie et climat au World Wild Fund (Fonds mondial de la nature), considère que les engagements des pays du G8 sont trop timides. Il craint que ce manque de volonté n’entraîne un échec des négociations lors du prochain sommet sur l’environnement à Copenhague, en décembre 2009.
UNE LIMITE DE 2 °C
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La communauté scientifique s’accorde à dire qu’une augmentation de la température moyenne de la planète de 2 °C serait catastrophique. Le rapport de 2007 du GIEC (le groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat créé par l’ONU) parle du “point de rupture“. À partir de ce point, les rejets de gaz à effet de serre dans l’atmosphère pourraient augmenter de manière exponentielle. Aux émissions liées à l’activité humaine, s’ajouterait alors des rejets d’origine naturelle.
Les forêts stockent de moins en moins de carbone à mesure que la température augmente. Si le climat se réchauffe trop, les pergélisols (sols gelés en permanence) pourraient fondre et libérer un stock important de méthane, l’un des principaux gaz responsables de l’effet de serre.
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Les pays du G8 se sont engagés à ce que le réchauffement climatique ne dépasse pas 2 °C et à réduire leur émission de gaz à effet de serre de 80 % d’ici à 2050. Ces engagement auront-ils un réel impact sur la lutte contre le réchauffement climatique ?
Il faut garder en mémoire que c’est la somme totale de leurs rejets qui doit baisser de 80%. Individuellement, les Etats pourront choisir de faire plus ou moins. Cela explique d’ailleurs les déclarations de la Russie, qui s’est désolidarisé des engagements pris hier.
Cette décision va dans la bonne voie, mais c’est aussi un minimum. La communauté scientifique estime que c’est de 90 % à 95 % que les pays du G8 devraient réduire leurs émissions. Sur la limite de 2 °C (voir encadré), en la reconnaissant, le G8 fait un pas important, mais il faut maintenant que les pays émergents adoptent la même position.
Il y a cependant un progrès depuis le protocole de Kyoto : les Etats du G8 semblent avoir accepté des réductions de CO2 beaucoup plus importantes…
Signé en 1994, le protocole de Kyoto fixait à 5,2 % les réductions d’ici à 2012. Depuis, on a pris conscience du véritable impact du réchauffement climatique. Le protocole n’était plus à la hauteur des enjeux tels qu’on les mesure aujourd’hui.
Cependant, Kyoto avait le mérite de fixer des engagements à plus court terme. C’est l’un des échecs de ces négociations : elles n’engagent pas les Etats avant 2050. Ce qu’il faut, ce sont des objectifs réalisables en un ou deux mandats. Chaque pays doit être capable d’expliquer où il en sera en 2020, 2030, 2040 avant d’arriver à 2050. Mais, évidemment, c’est plus facile de faire peser ses engagements sur les politiques des futurs élus que sur les siennes. Aujourd’hui, les émissions de gaz augmentent tous les ans de 3 %, 4 %, ou 5 %, selon les années. Si on continue à ce rythme-là , les objectifs de 2050 ne seront pas atteignables.
Surtout, l’absence d’engagements à court terme bloque les négociations avec les pays émergents. Les pays du G8 les ont invités à s’engager à réduire leurs rejets de gaz à effet de serre de 50 % à 80 % d’ici à 2050. Mais ils ne les suivront pas sans geste fort.
Pourquoi les grand pays émergents refusent-ils de réduire leurs émissions ?
Pour eux, le “deal” est clair : les pays industrialisés ont une part importante de responsabilité dans le réchauffement climatique et doivent montrer l’exemple. Ils ont émis des gaz à effet de serre pendant un siècle, pour se développer. Ils doivent maintenant réparer leur “dette climatique” et accompagner les pays émergents dans leurs efforts pour réduire leurs émissions. Les textes internationaux, comme ceux de l’ONU, reconnaissent cette responsabilité.
Pour résumer, les pays émergents posent deux conditions aux pays industrialisés : s’engager à réduire de 40 % leurs émissions d’ici à 2020 et leur apporter un soutien financier. A ces conditions, ils sont près à s’engager sur l’habitat, le transport ou encore les énergies renouvelables. Cependant, les pays industrialisés n’ont pas chiffré le montant de l’aide qu’ils étaient prêts à apporter. Des études de l’ONU, et d’autres instances, estiment cette aide à 160 milliards de dollars par an. Les pays émergents réclament de leur côté 200 à 300 milliards de dollars.
En l’absence de cette aide financière, les grands pays émergents n’ont-ils aucune politique pour combattre le réchauffement climatique ?
Il ne faut pas avoir une fausse image des pays émergents. Les pays présent au Forum économique mondial font des efforts. La Chine s’est engagée à réduire son intensité énergétique (consommation énergétique par point de PIB) et à développer son parc éolien. L’Afrique du Sud a organisé son Grenelle de l’environnement et mis en place un plan assez précis. Le Mexique s’est engagé à réduire ses émissions de 50 % d’ici à 2050. L’Inde est moins avancée, mais il ne faut pas oublier que, par habitant, c’est le pays le plus pauvre des grands pays émergents. Pour aller plus loin, ils attendent le soutien des pays industrialisés.
L’Union européenne a tenté d’imposer des objectifs à plus court terme, pour 2020. Peut-elle donner le ton en vue du sommet de Copenhague ?
L’Europe s’est fixé pour elle-même des échéances à plus court terme : une réduction de 20 % à 30 % d’ici à 2020. Elle monte sur le devant de la scène en essayant de mettre la pression sur les Etats-Unis. Cependant, en essayant d’imposer à tout le monde ses propres chiffres en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, sans pour autant chiffrer concrètement l’aide qu’elle est prête à mettre sur la table, elle risque de rapidement épuiser son capital-confiance auprès des pays émergents.
Avant Copenhague, chaque pays ou groupe de pays doit dévoiler ses positions clairement en amont, sinon on ira vers un nouvel échec. Il faut rendre publiques les positions pour tenter de trouver un compromis.
Mael Inizan
LEMONDE.FR | Jeudi 09.07.09 | 21h13 Ã Paris
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La communautée scientifique s’accorde à dire qu’une augmentation de la température moyenne de la planète de 2 °C serait catastrophique. Le rapport de 2007 du GIEC (le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat créé par l’ONU) parle du “point de rupture“. A partir de ce point, les rejets de gaz à effet de serre dans l’atmosphère pourraient augmenter de manière exponentielle. Aux émissions liées à l’activité humaine, s’ajouterait alors des rejets d’origine naturelle. Les forêts stockent de moins en moins de carbone à mesure que la température augmente. Si le climat se réchauffe trop, les pergélisols (sols gelés en permanence) pourraient fondre et libérer un stock important de méthane, l’un des principaux gaz responsables de l’effet de serre.
Tel un éternel adolescent, le Québec se cherche. Se cherche une identité propre sur un continent où règne une hégémonie culturelle qui prend toujours un peu plus de place. Cherche une façon de redéfinir ce qu’est un Québécois à l’heure où les «Canadiens-français de souche» se font de moins en moins nombreux et où les «originaires» d’ailleurs prennent le relais.
Au moment où les intellectuels et certains politiciens se creusaient la tête à définir un «nous», Pierre Mignault et Hélène Magny sont allés à la rencontre d’adolescents, enfants d’immigrants nés au Québec et fréquentant l’école Joseph-François Perrault, dans le quartier Saint-Michel à Montréal, afin de comprendre comment se définissent ces jeunes à cheval sur deux cultures, deux systèmes de valeurs, deux univers.
Dans Tête de tuque, un documentaire présenté ce vendredi à Radio-Canada, ces deux anciens journalistes de la société d’État ont suivi pendant une année scolaire trois jeunes issus de différentes cultures qui terminent leurs études secondaires et se cherchent une identité qui leur est propre, tiraillés qu’ils sont entre les principes de leurs parents et ceux de la société dans laquelle ils vivent. Chison, un jeune homme timide né de parents chinois et vietnamien, Darlyne, une adolescente d’origine haïtienne mais se définissant comme «plus québécoise», et Sabrine, une jeune femme nettement plus «tiraillée» dont les parents viennent de Tunisie, se livrent avec un naturel rare devant la caméra.
Comme le titre du documentaire l’évoque, ces jeunes se sentent parfois comme les «têtes de turc» des «de souche», qui les voient parfois comme des étrangers — un peu envahissants –, alors qu’ils sont nés ici, et parfois comme «trop québécois» –, d’où sans doute la «tuque» du titre — pour leurs parents, qui cherchent à perpétuer l’héritage culturel et social de leur patrie d’origine. Lorsqu’ils sont seuls devant la caméra ou à l’école avec leurs amis, ils parlent sans gêne de cette ambiguïté identitaire qui les habite, mais aussi de leur amour pour le pays où ils sont nés, tandis que lorsqu’ils sont filmés avec leur famille, on les sent moins à l’aise, moins prêts à remettre en question les valeurs et le mode de vie transmis par leurs parents.
Le film de Migneault et Magny, visiblement produit dans l’optique d’une diffusion télévisée, aurait gagné à être plus long, car, même si les journalistes ont réussi à mettre en confiance leurs protagonistes et à les faire témoigner avec franchise de leur situation, on a la nette impression qu’ils auraient pu aller un peu plus loin dans leur réflexion. Il aurait aussi été souhaitable d’entendre un peu plus les parents et l’entourage des jeunes, comme ce travailleur communautaire à l’école qui témoigne lui aussi de son expérience de fils d’immigrant né ici et jamais considéré «québécois» par ses pairs. On aurait également aimé voir un peu plus le milieu scolaire dans lequel évoluent ces jeunes. Comme dans cette séquence où le professeur de français de la classe plutôt multiethnique du jeune Chison anime une discussion sur la définition de l’expression «de souche» et sur l’avenir du fait français au Québec, éclairante et parfois même agréa-blement surprenante pour les
pessimistes de l’avenir de la langue. Il reste que ce Tête de tuque, nimbé d’une variation musicale du succès Dégénération du groupe Mes Aïeux, permet de découvrir ce qui se passe dans la tête de ces futurs citoyens qui forment lentement mais sûrement une part importante de la population québécoise et de changer le regard qu’on porte sur eux afin qu’un jour ils s’identifient à part entière au fameux «nous».
Amélie Gaudreau.
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Le Devoir samedi 13 et dimanche 14 juin 2009.
Tête de tuque - Dans le cadre de Zone Doc, Radio-Canada, vendredi à 21h.
CONCERT MÉMORABLE LE 22 MAI 2009 À Dakar, Sénégal.
L’épopée d’Orquesta Aragon commence en septembre 1939 à Cienfuegos, un petit port du centre de Cuba - troisième ville de l’île. Un musicien contrebassiste nommé Oreste Aragon Cantero (également prothésiste dentaire à ses heures perdues) monte une formation sans cuivres, où les voix et la rythmique sont soutenues par des violons et une flûte. Ses musiciens étaient alors dockers ou roulaient du tabac le jour et jouaient le danzon la nuit.
Le groupe qui s’appelle Ritmica del 39, puis Ritmica Aragon avant d’adopter son nom définitif d’Orquesta Aragon fin 1940, joue aussi des valses et des airs espagnols à la mode. L’orchestre n’est sans doute qu’un groupe parmi tous ceux qui animent les bals et les fêtes, mais la personnalité de son fondateur fait la différence.
Malgré leur succès, il faut attendre les années cinquante pour que le groupe se produise de manière régulière Ã
Au passage, le répertoire du groupe se déleste de ses morceaux cha-cha-cha (en train de passer de mode) pour se convertir au mozan-cha (adapté du style mozambique), au cha-onda et même au rock avec le shake-cha. Au fil des années soixante-dix, ces musiciens cubains deviennent de plus en plus africains : ils reprennent des chansons connues “Muanga” du congolais Francklin Boukaka ou encore “Yake boy” du sénégalais Pape Seck et accompagnent même Labah Sosseh, le grand salséro sénégalais.
Leur popularité ne se démentit pas, bien que des charanga plus modernes et plus électriques arrivent sur le marché. L’Orquesta Aragon semble indestructible. Bien que Rafael Lay Apezteguia leader de la formation depuis 1948 (il y était entré comme violoniste prodige à l’âge de 13 ans) meure dans un accident de voiture en 1982, son fils Rafael Lay Bravo, violoniste lui aussi, reprend le flambeau).
Autre coup dur, le label d’état cubain Egrem cesse de les soutenir aussi intensément que par le passé. Qu’importe, les papys multiplient les tournées internationales pour gagner leur vie. Et avec un répertoire riche de plus de 700 chansons, ils ont de quoi faire danser les salles pendant encore plusieurs décennies.
Devenue au fil des années l’une des plus formidables institutions de la musique cubaine, cette charanga a été regagnée par la nouvelle génération, avec entre autres les fils de Rafael Lay, de Rafael Bacallao et de Pepe Palma. Elle demeure l’ambassadrice truculente de ce folklore authentiquement insulaire, nourri à toutes les influences qui se sont combinées dans le pays. Fidèles, encore et toujours, à leur histoire et à l’énergie créative de
Le rêve d’Oreste Aragon est une réalité depuis soixante-dix ans, et il n’a pas fini de nous faire aimer Cuba, sa musique et son peuple.
© Cityvox
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LE MONDE | 23.05.09 | 13h53. Point de vue.
Selon une figure imposée du débat politique, la priorité serait désormais pour le PS d’”inventer le socialisme du XXIe siècle”. Devenue un leitmotiv, cette formule sonne étrangement. En effet, on n’invente que ce qui n’existe pas. Or le socialisme existe. Il a précédé le marxisme et lui survit. Il se bat pour encadrer et maîtriser le capitalisme depuis la naissance de ce dernier au XIXe siècle. Et quels que soient ses traits nouveaux, le “socialisme du XXIe siècle” restera, dans ses finalités comme dans sa philosophie, très proche de ses aïeux des deux siècles précédents.
Dès lors, l’usage récurrent de cette formule semble témoigner de l’envie “d’en finir” avec une doctrine politique jugée caduque, une envie qui agite nombre d’observateurs et même certains socialistes. Formule lénifiante qui nous donne en réalité plutôt à entendre : “enterrer le socialisme du XXe siècle”… Et qui nous donne à penser l’essentiel : une doctrine politique ne s’invente pas, elle se déduit.
Précisément, elle se déduit de trois éléments. Des valeurs que l’on porte et au nom desquelles on affirme agir, et de la fidélité qu’on leur témoigne, d’où découlent les objectifs assignés à l’action politique. De la réalité - scientifique, technologique, culturelle, politique, sociale, économique - que l’on souhaite transformer et du rapport que l’on entretient avec cette réalité. De la méthode politique retenue, enfin.
Les valeurs du socialisme sont pérennes. Né du sentiment de l’égalité naturelle entre les hommes et du refus de l’inégalité de l’ordre social, fondé sur la conviction que l’homme est perfectible et que la société peut et doit être transformée, le socialisme demeure une volonté de justice et une pensée du progrès. La relation des socialistes au réel traduit, elle, une sorte de fatigue collective.
Si, avec Hannah Arendt, on retient que “la pensée politique consiste essentiellement en la faculté de juger”, alors, la pensée socialiste souffre de langueur. Europe, fiscalité, immigration, éducation… sont quelques-unes des questions, certes très complexes, que nous peinons à trancher. Complexité qui justifie une longue réflexion et une analyse soigneuse, mais qui ne saurait être l’alibi de la frilosité ou de la tiédeur. Dans cette difficulté à juger de la réalité, la “crise de leadership” ouverte en 2002 joue sans aucun doute un rôle central. Mais c’est dans son rapport avec le réel qu’il faut chercher les causes du malaise persistant de la pensée socialiste.
Il est donc illusoire de s’en remettre à la seule recherche de ces fameuses “idées nouvelles” pour nous sortir de l’ornière. Car les idées, en réalité, ne manquent pas au PS. Ce qui manque, c’est la capacité à choisir entre elles et à les présenter de façon cohérente et articulée en un projet clair et ferme, un projet qui tranche les grands débats contemporains. Ce qu’il faut, c’est donner un sens à ce projet, c’est-à -dire à la fois une direction et une signification.
Une deuxième expression court sous toutes les plumes, agite toutes les lèvres : le PS serait gouverné par un “surmoi marxiste”. Et puisque c’est le vocabulaire de la psychanalyse qu’ont convoqué ses auteurs, laissons la théorie psychanalytique éclairer l’analyse politique. Si “surmoi” il y a, alors c’est que pulsion à dominer il y a. En l’occurrence, une pulsion gestionnaire
Alors même que la droite, depuis trente-cinq ans, a géré le pays de façon souvent médiocre et parfois calamiteuse, nous continuons trop souvent à intérioriser une forme d’infériorité politique et à en rajouter dans la course au titre de meilleur élève de la classe de gestion. Pourtant, nos concitoyens savent qui a vaincu l’inflation des années 1980, qui a modernisé notre appareil industriel, qui a rétabli la paix civile en Nouvelle-Calédonie, qui a su restaurer l’équilibre des finances publiques tout en créant 2 millions d’emplois à la fin des années 1990 : les socialistes ! Ils nous reconnaissent depuis longtemps la capacité à gérer les affaires de
Ainsi, les socialistes n’ont-ils pas assez dénoncé les perversions du capitalisme quand il était possible et nécessaire de le faire, c’est-à -dire avant “la crise”. Maintenant qu’elle est là et que, par cynisme, les zélateurs de la mondialisation heureuse, contempteurs du modèle français, “déclinologues” patentés et donneurs de leçons libéraux entonnent, toute honte bue, l’air du “plus keynésien que moi, tu meurs !”, mêler nos voix aux leurs pour dénoncer les dérives du capitalisme nous rend inaudibles. Nous avons beau dire que ce sont nos idées qui étaient justes et que la crise les a validées, nous peinons à convaincre.
Les socialistes doivent enfin reprendre la question de la méthode politique, une méthode souvent définie comme - troisième expression consacrée - un “réformisme de gauche”. Définir ainsi le socialisme, c’est énoncer une tautologie. La réforme est en effet le mode d’action des socialistes depuis qu’ils ont accepté l’exercice du pouvoir, c’est-à -dire depuis 1936 et le Front populaire de Léon Blum.
Une fois ce constat posé, on a donc beaucoup dit, mais pas tout. Car ce qui doit caractériser le socialisme, c’est l’intensité de son réformisme. Il y a des réformes fortes, simples, intelligibles par tous, qui transforment une société : ce sont celles-là qui sont attendues des socialistes.
Ce sont celles-là qu’ils ont su faire aboutir, en abolissant la peine de mort, en votant la décentralisation, en bâtissant l’union monétaire de l’Europe, en instaurant les 35 heures, en créant le pacs et en promouvant la parité dans l’ordre politique. Ce sont celles-là qu’ils n’ont parfois plus su proposer, lorsqu’ils ont quitté des yeux leur étoile polaire : le volontarisme politique. Ne pas faire preuve de volontarisme pour un socialiste, c’est pécher deux fois : la première contre son idéal, qui impose le combat déterminé contre l’ordre des choses ; la seconde, contre l’identité de
Or il existe parfois chez les socialistes une forme de survalorisation des contraintes qui confine à la fascination, voire frôle le masochisme. Le PS doit incarner un réformisme volontariste. Volontariste parce que réaliste. C’est le réalisme qui, plus que jamais, impose l’ambition politique !
A cet égard, la véritable “ouverture” à gauche opérée par Nicolas Sarkozy ne consiste pas dans le détournement de quelques personnalités, mais dans le rapt du volontarisme politique par lui effectué en 2007. Suspecter de façon systématique Nicolas Sarkozy d’arrière-pensées est une hygiène nécessaire. Dénoncer ses rodomontades et ses incohérences est une oeuvre de salut public. S’opposer avec force à sa politique injuste est une obligation. Mais cela ne suffira pas à faire une politique.
Au moment où le séisme économique et financier ébranle les dogmes libéraux les mieux établis, et que s’ouvre ainsi un espace politique, il est urgent de travailler à un socialisme de reconquête. Et, pour commencer, de revoir ensemble le choix des mots qui structurent le combat politique. Il en va de l’identité socialiste comme de notre capacité à gagner les élections et à réussir, une fois revenus aux responsabilités.
Aquilino Morelle, professeur associé à l’université Paris I Panthéon Sorbonne, maître de conférences à Sciences Po Paris, ex-conseiller de Lionel Jospin à Matignon.
Le cercueil du prince Arini Ouanilo a été exhumé du cimetière Nord de Bordeaux pour être rapatrié à Abomey. Le prince reposera désormais parmi les siens.
(Photo : AFP)
La dépouille du prince Ouanilo, fils de Béhanzin, dernier roi du Danhomè au centre de l’actuel Bénin, retrouvera sa terre natale. Son corps a été exhumé le 25 septembre 2006, du cimetière Nord de Bordeaux où il reposait depuis 1928. Le cercueil, drapé aux couleurs nationales et portant tous les attributs princiers, fera une escale à Cotonou avant le dernier voyage à Abomey, la capitale du royaume. Ouanilo y sera inhumé le jeudi 28 septembre 2006 dans un petit palais érigé en sa mémoire.
Le ministre béninois de la Culture de la jeunesse et des sports, Théophile Montcho et une délégation de la famille royale d’Abomey ont spécialement fait le voyage de Bordeaux. Le consul régional du Bénin, Pierre Michel Delgay avait organisé une cérémonie haute en couleurs et empreinte d’émotions. Mais avant qu’elle ne débute, un petit détail préoccupait le chef des cultes, descendant lui aussi du roi Béhanzin. Il avait la mission d’identifier le corps afin «d’éviter toute erreur sur la personne». Tel un légiste, il a trituré le crâne de la dépouille, puis il a remarqué le détail qu’il lui fallait. Il confirme à l’assistance qu’il s’agit effectivement du prince Ouanilo. Libation, louanges, danse funéraire «Zinli», comme dans la cour royale d’Abomey, ont pu alors être exécutées en toute quiétude. Après les formalités administratives d’usage, les restes du prince seront rapatriés au Bénin, le mercredi 27 septembre.
Pour la famille royale et les descendants du roi Béhanzin, l’exhumation du corps de Ouanilo a laissé un sentiment mêlé de joie, de peine et de fierté. Grâce à l’acharnement de Francis Awagbè Béhanzin, un commissaire de police de Cotonou, qui a conduit un véritable travail d’investigation de la Martinique à Bordeaux en passant par Blida en Algérie, la famille royale d’Abomey a retrouvé le prince héritier mort à l’étranger dont plus personne n’avait de traces depuis 1928.
Né en 1886, à Abomey, Ouanilo est parti en exil avec son père, le roi Béhanzin battu par l’armée française, en 1894. Leur première destination a été la Martinique, où ils vécurent de 1894 à 1906. Ouanilo y a fait ses études jusqu’en classe de terminal. Béhanzin, déjà très souffrant a été renvoyé en Afrique, en Algérie en avril 1906 et meurt la même année au mois de décembre. Il est enterré au cimetière Saint-Eugène d’Alger puis sa cour et ses épouses sont rapatriées au Dahomey. Seul Ouanilo est resté à Alger où il passa son baccalauréat avec une inscription à la clé en faculté de droit de Bordeaux en 1909. Il en sort avec une licence de droit en 1912, devient avocat stagiaire et s’inscrit au barreau de Paris en 1915. Mais il démissionna peu après pour se faire embaucher à la compagnie des chemins de fer du sud à Bordeaux.
Les inquiétudes de l’administration coloniale
En 1921, il effectua son premier voyage de retour au Dahomey qu’il avait quitté à l’âge de huit ans. Il y passe six mois, étroitement surveillé par l’administration coloniale qui préférait le savoir loin de son pays. Il avait vaguement été question de la reprise du trône, mais l’administration coloniale a eu peur de la «refondation» du puissant royaume du Danhomè, d’autant que le prince héritier Ouanilo a été à l’école française. Toutefois, les inquiétudes de l’administration coloniale ont été vite dissipées par la présence aux côtés du prince de Maria-Valentina Ducaud, fille du consul d’Argentine à Bordeaux. Le couple avait manifesté à plusieurs reprises la volonté de retourner à vivre Bordeaux. En effet, Ouanilo avait épousé en 1918 Maria-Valentina, issue de la bourgeoisie bordelaise.
Ouanilo, très attaché à son père, vécut comme une grande déchirure l’exil même après la mort de son père. Il obtint du gouvernement français que la dépouille de son père retourne à Abomey en mars 1928. Après les obsèques royales, il repartit avec son épouse Maria-Valentina, vers la France. Mais pris d’une grave crise de pneumonie, il meurt à l’hôpital militaire de Dakar le 19 mai 1928. Enterré sur place, Maria-Valentina exige et obtient le rapatriement de son corps à Bordeaux. L’enterrement eut lieu le 3 octobre 1928, au cimetière Nord de la ville. Et depuis la famille royale d’Abomey était restée sans nouvelle. Elle a aujourd’hui le sentiment d’une page qui se referme.
Francis Awagbè Béhanzin, à l’origine de cette reconstitution, pense maintenant à Maria-Valentina. Ses premières recherches révèlent qu’elle aurait vécu à Paris et y serait enterrée. Sa famille en France aurait entièrement disparu. Avec le prince Ouanilo, elle n’eut pas d’enfant mais, princesse du Danhomè, elle a aussi droit aux honneurs du royaume. C’est peut-être la prochaine mission de Francis Awagbè Béhanzin qui a le souci certainement de coller au plus près à la signification du prénom du prince. Ouanilo veut dire, en langue fon du Danhomè, «Tout acte posé par un homme doit entrer dans l’histoire».
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par Didier Samson
Article publié le 27/09/2006 Dernière mise à jour le 27/09/2006 à 13:08 T